Titre du Tome: Niala

Étape obligée vers l'âge adulte, les apprentis adolescents doivent passer une nuit, seul dans la forêt et rencontrer ledit esprit de la forêt. Il s'agit de Niala, une jeune, jolie et entreprenante jeune femme. Son créneau « faites l'amour pas la guerre ! » lui vient des singes bonobos qui l’ont recueillie et élevée, singes qui sont reconnus pour leur libido sans limite ni tabou. Mais Niala n’inspire pas que la tribu des Hommes Totem. Dans cette époque coloniale, l'esprit de la forêt s’attelle également à démontrer les bienfaits de sa pensée aux religieux et autres aventuriers de tout poil qui s'aventurent dans ces contrées mystérieuses. Pour Niala, il suffit parfois d'un simple coup de main pour que les autres retrouvent un sens à leur vie…
des années 50 les bienfaits de la négociation et de la diplomatie. Si avec ça, elle ne se révèle pas nettement plus civilisé ! L'esprit de la forêt rajoute aussi un zeste de sensualité et c'est bien pour faire exploser le procès qui pourrait lui être fait en « woman washing ». Niala n'est certainement pas un ersatz de Tarzan. Il s'agit plutôt d'une femme forte, féministe avant l'heure (on est toujours dans les années 50) et totalement propriétaire de son corps. Et ce même lorsqu'un homme lui vole une partie de ses fantasmes. Ce n'est pas une simple une bimbo, une marie-couche-toi-là (comme auraient dit nos grand parents), c'est une femme indépendante qui sait ce qu'elle veut. À travers une série de petites histoires, Jean-Christophe Deveney nous emmène dans un monde et une époque qui n'est plus. Il rend ainsi un hommage féminisé au grand récit d'aventure en leur insufflant une touche érotique. C'est surtout l'humour qui marque la lecture. Les dialogues sont extrêmement croustillants et totalement décalés. Il ne faut cependant pas être réticent au second degré mais, depuis Montesquieu, les Français sont passés maître dans l'art de l'antiphrase. Le dessin de Christian Rossi se met totalement au diapason des mini intrigues. Comme Niala est un esprit, le lecteur doit attendre quelques pages pour enfin la découvrir. L'album débute donc avec des mâles dominants dont on devine qu’ils vont vite s'effacer. Tant mieux car l'esprit de la forêt est absolument irrésistible ! Sous le crayon du dessinateur de WEST, elle acquiert un charisme et un charme absolu. Comme Johnny Weissmuller à son époque, elle crève magistralement l'écran. Il y a également un personnage
qui ne faudrait pas oublier : la forêt. Qu’elle soit représentée du ciel, de la rivière ou encore à même le sol, c'est une véritable ode à la forêt primaire ! Là encore, le choix de la mise en page a été mûrement réfléchi. Ce damier essentiellement classique nous renvoie à une époque révolue, toujours celle des grands récits d'aventures ! La boucle est bouclée.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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