Titre du Tome: Notre Amérique Premier mouvement: quitter l'hiver
Scénariste : Kris
Dessin : Maël
Edition : Futuropolis
Si le 11 novembre 1918 marque la fin de la der des der, il ne siffle pas la fin des violences. Les révolutions secouent le monde entier. La révolution, c’est le cheval de bataille de Max, soldat alsacien embrigadé sous les couleurs allemandes. Il y entraine Julien, jeune soldat français. Mais voilà, la révolution des uns n’est pas celle des autres. Kris et Maël se lancent dans une nouvelle saga des plus prometteuses.
12 novembre 1918. C’est le premier jour de paix après 4 longues années de furie, de feu et de sang. Dans une caserne alsacienne, le drapeau allemand est descendu. Face à ce spectacle, Max, soldat alsacien lève un poing rageur.
Il y a aussi Julien, soldat français qui n’aspire qu’à se déshabiller de la guerre. Le hasard fait que ces deux là vont se retrouver sur la route, direction Paris. Max y retrouve ce qui semble être son groupe d’amis. Pour Julien, c’est l’occasion d’oublier les horreurs de la guerre dans les bras d’une jolie parisienne de 20 ans. Au petit matin, Max le tire manu militari de son lit et l’entraine jusqu’à Rouen. Rapidement, Julien comprend que ces nouveaux compagnons n’ont pas tiré un trait définitif sur la violence et la guerre. Même s’il se refuse à replonger dans cette spirale infernale, Julien est attiré comme par une force irrésistible. Il finit par rejoindre le groupe de révolutionnaires. Ensemble, ils prennent d’assaut un bateau puis remonte la Seine afin d’aller aider les ouvriers et les marins d’Hambourg. Mais le bateau est rempli de surprises…
Après Notre Mère La Guerre, le duo Kris et Maël se reforme pour nous proposer Notre Amérique. Prévue en quatre tomes, cette nouvelle saga est une sorte de Notre Mère La Révolution (avec l’accent espagnol, ça le fait plus !). L’objectif avoué, et ambitieux, des auteurs : dresser une histoire de la violence au XXe siècle. De la première guerre mondiale au 11 septembre 2001, en passant par les révolutions des années 1919-1920. Si la balade devrait nous conduire du Mexique à la Sibérie, ou aux Etats Unis, ce premier opus se concentre surtout sur les personnages. Il faut dire que, vu le programme, cette présentation se révèle capitale. Max, tout d’abord, est le personnage le plus charismatique et le plus imposant de l’album. Sous des travers de timidité, Julien est plus discret mais nul doute qu’il va exploser rapidement. Quand à la jeune Tina, elle est déjà au cœur de l’intrigue.
Il ne faut omettre le contexte même de l’époque où le romantisme des révolutions est omniprésent. Le dessin de Maël se prête, d’ailleurs, à merveille, à ces circonstances : tout à la fois torturé et touchant, à la limite de la mélancolie. La mise en couleur directe, limitant l’utilisation d’aplat noir, renforce cette impression de tristesse. Il faut dire qu’avec plus de 18 millions de morts, le bilan de la der des der n’est pas vraiment joyeux. D’autant qu’on devine déjà les germes des totalitarismes à venir.
Ce premier épisode de la grande saga qu’ont en tête Kris et Maël est très prometteur. De nombreux rebondissements sont surement encore à venir mais ne les attendez pas pour découvrir ce Premier Mouvement.
CédricChroniqueur
La Bande Du 9