Olwen rêve d’une vie d’aventures et de quêtes. Malheureusement, lorsqu’on est la fille du roi Arthur, on ne peut escompter qu’une vie de princesse. Olwen décide donc de prouver sa valeur en se lançant dans une quête digne de la Table Ronde.Olivier Legrand et Annabel nous proposent une vision féministe et efficace des légendes arthuriennes.
En Bretagne, la vie de Madog le fier et de sa petite-fille Olwen pourrait être paisible sans les exactions des Saxons. Alors que ces derniers encerclent le manoir, le grand-père et sa petite fille ne doivent leur
salut car l'intervention d'un chevalier : Sir Gauvain d'Orcanie. Le neveu du roi Arthur est venu chercher Olwen. Elle est la fille cachée d'Arthur, bien avant son mariage avec Guenièvre et il l'appelle auprès de lui. Pour Olwen, cela signifie la fin de la rude vie de la campagne mais surtout les débuts d'une vie de princesse. Et cela, elle ne le veut pas. Arrivée à Camelot, elle est enthousiasmée par un tournoi de joutes et si son cœur penche du côté de Sir Gauvin, c'est davantage pour connaître ses exploits que pour ses beaux yeux. Malheureusement, le roi, son père, ne veut pas entendre parler d'une chevalière. Bien décidée à prouver sa valeur, la jeune guerrière se lance dans une quête digne de celle de la Table Ronde. Une quête qui va l'amener aux confins de l'Autre Monde, dans la Forêt Périlleuse où dangers et sortilèges sont monnaie courante.
Tout commence au 12e siècle lorsque un auteur champenois, Chrétien de Troyes, imagine un roi valeureux entouré de chevaliers courageux à la recherche du Graal. La légende du roi Arthur est née. Elle donne la liberté, à qui veut la saisir, de l'adapter à loisir, de créer des quêtes ou même de rajouter des personnages. Pour Olivier Legrand, ce personnage aura pour nom Olwen et ne sera autre que la fille cachée du roi Arthur. Excusez du peu! Mais insérer son histoire dans un univers même aussi mythique ne suffit pas. Encore faut-il réussir à imaginer une intrigue digne des légendes arthuriennes. Surfant sur son époque, Olivier Legrand donne vie à Olwen, jeune princesse qui souhaite s'émanciper et il l'envoie dans une quête où la magie et les dangers seront omniprésents. C'est sûr, c'est à la hauteur ! D'autant que le rythme, sans être celui d'un cheval au galop, est relativement soutenu ; les péripéties et les rencontres alternant rapidement. Côté dessin, c'est Annabel qui donne vie, et âme, à cette quête. Quand on avoue avoir été influencée par Rosinsky et Béatrice Tillier, c'est tout naturellement qu'on puisse une partie de son inspiration du côté des
Landes Perdues. La dessinatrice de
Magus arrondit son
trait afin d'apporter davantage de douceur. Elle conserve également sa patte pour créer des décors à la frontière entre le Moyen-Âge , l’épique et la fantasy. Ce qui marque encore plus, ce sont des gros plans des multiples personnages. C'est un cadrage compliqué, qui ne pardonne aucune erreur mais qui permet de donner un supplément d'âme aux personnages et qu'Annabel maîtrise à la perfection.
Non, il n'y a pas à dire,
Olwen est bel et bien la digne fille d'Arthur, pour notre plus grand bonheur de lecteur !