Titre du Tome: Orcs & gobelins tome 10
La vie de Dunnrak va changer le jour où il va trouver cette pièce magique qui a pour particularité de faire apparaître le nom de ceux qui vont mourir. Une opportunité, un don, une malédiction, Dunnrak ne sait pas comment gérer la situation. Un tome 10 prenant où le suspense, la violence et le fantastique se mêlent pour donner naissance à un personnage au charisme impressionnant sous les crayons de Jean-Luc Istin et l’auteur espagnol Alex Sierra. Une belle réussite.
Dunnrak est pris en chasse à travers les marécages nauséabonds par un groupe d’hommes. Au bout d’un moment, il trouve une planque et attend pour mieux les surprendre. Lui, l’Orc surpuissant va tout donner mais à 7 contre 1, la partie est perdue. Ces hommes sont à la solde de Charles Flamell, un croque-mort qui semble fortement intéressé par Dunnrak et en particulier par la pierre qu’il porte sur lui. En effet, Dunnrak possède une pierre magique qu’il a trouvée au fond d’un lac en pêchant. Un jour, le nom de son frère est apparu sur cette pierre et celui-ci est mort dans la journée. Le phénomène s’est reproduit à plusieurs reprises et à chaque fois les personnes mentionnées sur la pierre meurent. Sortilège, don, pouvoir, Dunnrak ne sait comment gérer la situation d’autant qu’il semble être le seul à voir les noms sur cette pierre.
Les terres d’Arran ne cessent de s’étendre au même rythme effréné que la sortie des albums. A priori, il semble bien difficile de rentrer dans cet univers qui comporte plus de 60 titres lorsque l’on ne connaît ni les codes, ni les récits antérieurs. C’est à ce lourd exercice auquel j’ai été confronté à l’ouverture de Orcs & Gobelins T10, moi qui n’avais lu jusqu’à maintenant que quelques albums de cet univers avec parcimonie et avec plus ou moins de réussite.
Eh bien, je peux vous affirmer qu’avec ce tome T10, je suis le premier surpris à avoir pris un énorme plaisir. Je ne sais pas si cela est dû au génie du scénario d’Istin ou bien à la qualité graphique d’Alex Sierra (sûrement les deux) mais toujours est-il que j’ai pu aborder ce tome comme un véritable one shot. Le pari des auteurs est donc réussi.
Très vite, on s’attache à cet Orc nommé Dunnrak qui malgré son apparence passe par de nombreuses épreuves personnelles difficiles, lui donnant un côté plus qu’humain. Au niveau du récit, nous sommes dans une vraie histoire avec toujours cette voix off qui conte le récit. Le suspense, l’action, la violence sont au rendez-vous, sans oublier tout le mystère autour de cette pierre. Le destin de Dunnrak semble scellé à cette dernière même quand il cherche à s’en débarrasser. Et quand il la possède, il est toujours dans l’interrogation de savoir comment gérer ce pouvoir. Doit-il intervenir auprès des futures victimes, doit-il changer le destin ? Autant d’interrogations qui donnent toute la consistance du récit développé par Istin.
C’est l’auteur espagnol Alex Sierra qui illustre ce tome. Graphiquement, c’est une belle réussite, c’est minutieux, détaillé, les planches chargées restent lisibles, le lecteur ne pourra qu’apprécier. Les scènes de combat ne sont pas bâclées, même les personnages lointains restent crédibles, ce qui n’est pas toujours le cas lorsque certains auteurs veulent trop détailler. C’est parfait.
Un bel album qui me donne envie de rejoindre les terres d’Arran.