Nom de la série : Parole de chat
Tome : 2
Titre du Tome: Une pastèque en hiver
Scénario : Noël CHANAT
Dessin : BIDYBOP
Couleur : BIDYBOP
Maison d'édition : Delcourt
L’heure des aveux est arrivée par Victor qui doit expliquer pourquoi il s’est fait passer pour mort auprès de Jean Aymar, son petit-fils. Malheureusement, rien ne va se dérouler comme prévu. Passée la surprise du premier volet, on se retrouve face à un album de transition qui conserve le minimum : d’adorables chats espiègles !
Face aux innombrables interrogations de Jean Aymar, son grand-père Victor entreprend de raconter son existence. C’est ainsi que le jeune homme apprend que son père n’a jamais été aimé par son propre père. Ce dernier, ne vivant que pour la magie, se produisait avec son épouse et ses chats tous les soirs au théâtre de l’Omnibus. Seulement, le vieil homme pense avoir raté sa vie et il a imaginé ce stratagème pour se rapprocher de son petit-fils. En gage de bonne foi, il accepte même de lui faire visiter le manoir avec tous ses passages secrets et autres chausse-trappes. Ayant l’impression d’avoir été totalement manipulé, Jean Aymar claque la porte. Non loin de là, Ophélie, une ancienne collègue de travail, cherche à renouer le contact avec lui mais Jean Aymar est un piètre dragueur. Les mois passent sans rapprochement entre les deux jusqu’à ce qu’Ophélie décide de partir au Japon. Au pied du mur, le jeune homme doit prendre son courage à deux mains. C’est le moment que choisissent les chats de Victor pour contacter le jeune homme : son grand-père déprime de plus en plus et pourrait bien faire une bêtise…
Passé la stupéfaction de l’album d’ouverture, on se retrouve avec ce deuxième opus dans une situation étrange. On a hâte de découvrir la suite de l’intrigue, de connaître le secret du grand-père Victor et, dans le même temps, on craint que cela ne soit pas à la hauteur. De fait, l’album s’ouvre sur une magnifique affiche du spectacle de magie, prologue à un saisissant flashback. On découvre Victor au sommet de son art, totalement dévoué à son art et extrêmement complice avec ses chats et son épouse. A tel point qu’il a négligé son fils Jacques qui finira mal. On comprend dès lors pourquoi le père de Jean Aymar hait les félins ! C’est également l’occasion d’un cours interlude sur la situation financière et juridique du PDG de FOM. Si le grand-père raconte tout ça, c’est pour justifier son attitude et tenter de se rapprocher de son petit-fils mais, de ses états d’âme, Jean Aymar n’en a cure. Il claque la porte en souhaitant que rien de tout cela ne se soit déroulé. Cette pause a un triple mérite. Elle nous permet de voir l’extrême solitude du grand-père et d’en identifier les causes. Elle donne l’occasion à Jean Aymar de se rapprocher, ou plus exactement de tenter de se rapprocher d’Ophélie. C’est enfin la possibilité de redonner la parole aux chats dans un passage assez drôle où chaque félin va jouer sa partition à merveille. Car une nouvelle fois, ce sont bien les chats qui vont permettre à tous ces fils de se renouer dans un final plutôt explosif. Côté dessin, on retrouve la même recette que lors du précédent opus. L’ambiance et les personnages se rapprochent beaucoup du manga. Les expressions des humains et des chats sont exagérées et c’est plutôt plaisant. La mise en page a des faux airs classiques. Pourtant, les gaufriers sont tous différents ; les vignettes sortent de leurs cases et de très grandes cases succèdent à des petites pour apporter davantage de rythme. Le même système pouvant être également utilisé pour ralentir cette fois, avec la même image reproduite plusieurs fois. C’est original et très bien maîtrisé. La colorisation, quant à elle, s’effectue dans des teintes vives qui feront chavirer le cœur des lecteurs les plus jeunes.
Passée la surprise du précédent album, cette transition conserve de nombreux atouts pour séduire un public. A commencer par le plus important : d’irrésistibles chats !
