Nom de la série : Patchwork
Scénario : Fanny HUSSON-OLLAGNIER
Dessin : Gabreille VINCENT
Maison d'édition : Daniel Maghen
Superbe biograpie illustrée de Gabrielle Vincent !
De son vrai nom Monique Martin ou de son pseudo Gabrielle Vincent, le commun des mortels (dont je fais allègrement partie) ignore tout. Il suffit pourtant de citer le titre d’une de ses œuvres ou de regarder le moindre de ses dessins pour qu’immédiatement, tout s’éclaire. Gabriel Vincent, c’est la maman d’Ernest et Célestine. Mais Monique Martin, c’est bien davantage que cela ! Née à Bruxelles dans l’entre-deux-guerres, elle fut un modèle de femme indépendante. Troisième d’une fratrie de 4 sœurs, elle va faire un métier de ce que ses parents considéraient comme un hobby : le dessin. Femme discrète et secrète, elle n’évoquera jamais ses années de formation aux beaux-arts bruxellois. Immense artiste à l’éclectisme remarquable, elle dessinera, peindra et illustrera sa vie durant. A travers ce Patchwork, Fanny Husson-Ollynier, à l’origine de l’exposition Ernest et Célestine, le jour de fête s’intéresse à la vie et à l’œuvre de l’artiste bruxelloise. Rien d’extraordinaire dans la construction de la biographie. Après des doutes introductifs, la biographie déroule l’enfance, la formation… et ce qui pourrait être un peu plan-plan pour quelqu'un d'autre devient un récit captivant tant Monique Martin était discrète et secrète. Sa vie est toute à la fois le récit d'une européenne de la seconde moitié du XXe siècle et un exemple pour les féministes.
Par la suite, Fanny Husson-Ollynier nous immerge dans la magie du dessin. On pousse la porte des ateliers : croquis sur le vif, crayonnés, œuvres abouties… on admire les techniques que maîtrisait l’artiste. On sourit aussi d’un thème qu’elle semble affectionner. Elle porte en effet un regard plein d’humour sur les regardants croquant les artistes en plein travail. Une chose néanmoins est frappant, nul besoin de mots ! Les dessins, petits scénarii parlent d’eux-mêmes. L’artiste, qui passait parfois pour misanthrope, nous montre ensuite son amour pour les gens, grands et petits, de l’inconnu croisé dans la rue à l’immense Jacques Brel, mais également pour Bruxelles, sa ville. Bien sûr, il y eut les voyages et les animaux, mais ce que tout le monde attend, ce sont bien l’ours et la petite souris. Quelque 130 pages leur sont consacrées. De la Naissance de Célestine, tout en sépia, aux somptueuses planches de la visite dans un musée virtuel, c’est un pur plaisir pour les yeux. C’est vif ! C’est dynamique ! C’est plein de fraîcheur ! Bref, c’est l’œuvre de Gabriel Vincent dans toute sa splendeur et qui ravira les premiers lecteurs comme ceux qui ont découvert Ernest et Célestine plus tard, sur le petit ou le grand écran.
Loin de tomber dans la nostalgie, cette biographie en images consacrée à Gabriel Vincent est une œuvre intemporelle qui ravira les petits et les grands.