Perpendiculaire au soleil

Perpendiculaire au soleil

Scénario, dessins et couleurs : Valentine CUNY-LE CALLET et Renaldo McGIRTH
Éditions : Delcourt encrages

Ce très beau récit graphique est à la fois le fruit des échanges épistolaires entre Valentine CUNY- LE CALLET et Renaldo McGIRTH, un Américain condamné à mort, et d’une réflexion sur l’univers carcéral dans « le couloir de la mort ».

Au gré des chapitres, Valentine CUNY-LE CALLET raconte ses échanges épistolaires avec Renaldo McGIRTH  rencontré par l’intermédiaire de l’ONG ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture). Elle va alors entretenir avec lui une correspondance durant des années, et se retrouver dans leur goût commun pour une expression artistique. Cette relation va également lui permettre de découvrir un homme vivant dans 5 mètres carrés, clamant son innocence et défendant le dossier de révision de son procès, mais aussi et surtout une société américaine encore gangrenée par des réflexes racistes. Le système carcéral n’est pas en reste avec des interdictions souvent arbitraires quant aux envois autorisés aux condamné·e·s à mort.

On découvre ainsi l’absurdité d’un système administratif obtus obligeant l’autrice à user de nombreux subterfuges pour mener à bien son projet. Valentine CUNY-LE CALLET pourra tout de même, grâce à un séjour d’études aux États-Unis, rencontrer Renaldo McGIRTH et peaufiner leur œuvre à quatre mains.

 

 

Cette bande dessinée est magistrale par le travail collaboratif qu’elle a nécessité et par la richesse de ses planches qui oscillent entre ombres chinoises, esquisses, style hachuré, pleins et vides résultant de l’emploi de nombreuses techniques différentes.

 

On ne peut que ressortir de la lecture et de la contemplation de ce récit graphique bouleversé·e par sa dimension humaniste et poétique même si, sans rien divulgâcher, la fin demeure frustrante tant le reste de l’œuvre est riche.

Lydie et Nicolas

 

 

 

 

 

 

Nicolas
Chroniqueur
La Bande Du 9