Titre du Tome: Petit pays

père, jeune jurassien venu chercher l’aventure en Afrique, n’est plus sur la même longueur d’onde que leur mère, rwandaise de l’ethnie tutsie. Mais, même à l’abri ; la violence va s’inviter dans le quotidien de cette famille désunie. De l’autre coté de la frontière, un gouvernement hutu ouvertement raciste décide de liquider la question tutsie. Pour la mère de Gaby, il est indispensable de savoir ce qu’il se passe. Elle part donc à la recherche de sa famille. Laissant, ses enfants en proie à la violence et à l’inquiétude…
roman. C’est ainsi que le premier tiers de l’album est centré sur le personnage de Gaby, un gamin franco-rwandais, vivant au Burundi. Certes, dès la première page, la violence est manifeste mais le père souhaite avant tout protéger ses enfants. Au contraire de leur mère. Cette exposition très longue est également l’occasion de montrer une certaine vision de ce qu’on appelait à l’époque la Françafrique, en la personne de Jacques. Rappelons que ce roman se déroule en 1994, soit il y a quand même 30 ans. Il va sans dire que beaucoup de choses ont changé (heureusement) et que le lecteur (même âgé) a besoin qu’on lui rafraîchisse la mémoire. Tout intéressante qu’elle soit, il faut réussir à passer le cap pour enfin arriver à l’évocation du sujet : le génocide perpétré par des Rwandais hutu extrémistes contre les Tutsis et ces débordements sur le Burundi voisin. Cela commence, pour Gaby, lors du mariage de son oncle, Pacifique. Loin des préoccupations des adultes, c’est une évocation de la guerre et des violences interethniques qui nous est racontées avec des yeux d’enfant qui va grandir trop vite. Ce qui avait fait le succès du roman, c’était la mélancolie (qu’on retrouve grâce à la voix off du narrateur adulte) et la poésie de la prose de Gaël Faye. Malgré l’immense talent de Sylvain Savoia, c’est probablement ce qui disparaît le plus lors du changement de médium. En ce qui concerne le reste du traitement graphique, c’est du lourd ! En effet, la tristesse, la mélancolie et les violences ; le dessinateur des Esclaves oubliés de Tromelin et de la biographie de Cartier-Bresson, connaît bien. Avec un style très
proche pour du réalisme, il nous fait bien comprendre que ce n'est pas vraiment une perception d’adulte. Grâce à une mise en page assez classique, il nous montre que l’important est dans le propos plus que dans la scénographie. Mais lorsque tout s’embrouille dans la tête du jeune Gaby, cela se ressent de l’organisation des cases et des bulles. La colorisation quant à elle dans des teintes un peu délavées, marque bien la violence du soleil mais respecte aussi les coutumes locales tout en rendant très visibles les soldats et leur haine.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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