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Plus jamais je ne visiterai Auschwitz Plus jamais je ne visiterai Auschwitz

Plus jamais je ne visiterai AUSCHWITZ

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Nom de la série : Plus jamais je ne visiterai AUSCHWITZ
Titre du Tome: Plus jamais je ne visiterai Auschwitz
Scénario : Ari RICHTER
Dessin : Ari RICHTER
Couleur : Ari RICHTER
Maison d'édition : Delcourt

Ce roman graphique porte « sur le trauma et la mémoire » de l’artiste descendant de survivants de la Shoah.

Ari RICHTER raconte sa prise de conscience du traumatisme qu’a affronté sa famille. Lui qui a grandi aux ÉTATS-UNIS avait pourtant l’impression d’être totalement assimilé alors qu’il dissimulait en réalité son désir d’oublier son ascendance juive quitte à négliger les insultes antisémites qu’il dut parfois affronter. Ce n’est qu’adulte qu’il assumera totalement sa judéité, et comprendra que la bête infâme n’est pas morte en regroupant des agressions subies par les Juif·ve·s dans son pays. Il sombrera alors dans une dépression en comprenant qu’il s’était dédoublé et oublié ce faisant.
C’est par le prisme de sa famille que l’artiste va pouvoir recoller les différentes pièces de son identité jusqu’ à se rendre à AUSCHWITZ où il est effaré d’y constater la muséification, et ce qui lui semble être une minoration des morts juives au profit des non-juives. Ari RICHTER fait alors part de son impression d’assister à une déjudaïsation de l’Holocauste. Ces réflexions l’entraîneront également à réfléchir à la fragilité de la démocratie.

Ari RICHTER fait preuve d’ironie, marque de sa lucidité désarmante face au traumatisme collectif engendré par les autoritarismes. Il en appelle ainsi à notre réflexion en évoquant la rhétorique populiste commune à l’ALLEMAGNE des années 30 et l’AMÉRIQUE trumpiste. Cette « banalisation du mal » évoquée par Hannah ARENDT se retrouve dans l’alliance que le bédéaste livre de son quotidien aux prises avec les souvenirs familiaux qui le submergent à la faveur des archives qu’il compile. On trouve d’ailleurs sur les planches au fond noir des photographies qui côtoient des tableaux de données.

 

Cette œuvre salutaire propose une réflexion intéressante sur la résilience, mais on peut regretter son côté touffu ne serait-ce que dans les noms et faits qui, trop précis et nombreux, finissent par perdre le lectorat.

 

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : Bouli

Nombre de chroniques publiées : 42

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