Nom de la série : Possessions
Scénario : Alexis Bacci
Dessin : Alexis Bacci
Couleur : Alexis Bacci
Maison d'édtion : Glénat
Turin, 1989, un avocat est mystérieusement assassiné. Novembre 2024, à Paris, un auteur ne le sait pas encore mais il va tout plaquer et être mêlé à cette vieille histoire... et il risque bien de le payer de sa vie ! Alexis Bacci nous livre un polar mystique aux allures de voyage intérieur qu’il faut absolument découvrir !
Antonio Ventimila, scénariste désabusé, plaque sa vie parisienne sans un mot pour foncer droit vers l’Italie, en quête d’on ne sait quoi – de sens, peut-être, ou d’oubli. Mais son périple est brutalement interrompu par un accident de voiture. Hospitalisé, il fait la rencontre d’un écrivain fantasque et mourant qui lui confie une étrange mission : l’aider à écrire l’ouvrage de référence sur la face occulte de Turin, cette ville chargée d’histoire ésotérique, au carrefour des magies blanche et noire. Et tout ça pour un salaire inespéré ! Alors Antonio accepte et c’est le début des ennuis...
Ce qui commence comme un projet éditorial devient vite une plongée dans un univers peuplé de figures troubles et de démons – tant intérieurs qu’extérieurs. Antonio y croise Chiara, réceptionniste troublante mais aussi les fantômes d’un passé familial douloureux. À travers cette enquête, c’est un pan de lui-même qu’il tente de retrouver, au risque de s’y perdre...
Avec Possessions, Alexis Bacci nous entraîne dans une enquête captivante au carrefour du polar et du fantastique. L’intrigue s’égrène lentement, mais sûrement, à mesure qu’Antonio découvre les zones d’ombre de Turin mais aussi les siennes. L’enquête criminelle s’entrelace habilement avec des éléments ésotériques, donnant naissance à un récit hybride, étrange mais plaisant ! Le rythme du scénario est parfaitement maîtrisé, et les allers-retours entre la réalité et les hallucinations nourrissent une tension incroyable.
En plus d’un scénario plaisant, Graphiquement, Possessions est une vraie réussite ! L’auteur propose un trait qui semble épuré, presque naïf mais très vite, il complexifie ses planches, pour nous plonger dans un Turin aussi fascinant qu’hostile.
Dans certaines planches, notamment les scènes oniriques ou cauchemardesques, les formes se distordent et les couleurs sont incroyables. Les lecteurs se trouvent comme happés dans un vortex psychédélique avec des variations de style graphique selon les séquences… Chaque page est une surprise et c’est vraiment chouette !
Possessions est un roman graphique ambitieux, aussi bien sur le fond que sur la forme. On y lit un polar passionnant, un conte mystique et une belle histoire d’amour ! A vous d’en prendre Possessions pour votre plus grand plaisir je l’espère !
