Titre du Tome: Princesse Caraboo
Dans l’Angleterre du début du XIXe siècle apparait une jeune femme bien étrange. Elle respecte des coutumes inconnues, son corps est tatoué et son langage incompréhensible. La première réaction est de la prendre pour une traine savate, comme il y en a tant à l’époque, mais les Worrall, nobles respectant la tradition britannique d’hospitalité, se prennent d’affection pour celle qu’ils découvrent être une princesse.
Mais la vérité n’est-elle pas ailleurs ? Jeudi 3 avril 1817 à Knole Park, dans le conté de Gloucestershire. Un jeudi presque comme tous les autres dans l’Angleterre post guerres napoléoniennes. En effet, Mr Hill vient s’entretenir avec le magistrat du conté : Mr Worrall. Le sujet de cette conversation est assez original : il s’agit d’une étrange jeune femme. Et étrange est un bien faible mot ! Elle a toujours la tète couverte d’un foulard extravagant ; elle parle une langue qui laisse les experts sans voix : elle bénit chaque pièce avant d’y entrer et fait trois prières par jour, toujours en hauteur !
Mais, en cette période de suspicion générale, Mr Worrall fait le choix de présenter celle qui se fait appeler Caraboo à un juge. Ce dernier diligente une enquête et place la jeune fille dans un hospice. La demoiselle y est malmenée et puisque les Worrall ont tissés des liens avec elle, ils acceptent de l’héberger jusqu’à la fin des investigations de l’inspecteur Darrow. Il découvre finalement un colporteur qui affirme connaitre le langage de Caraboo.
Il s’agirait de la
princesse de Javasu, dans le Pacifique qui, après moultes péripéties serait arrivée en Angleterre.
Mais est-il raisonnable de lui faire confiance ? L’annonce d’une rencontre avec la reine ne risque-t-elle pas de faire éclater une autre vérité ?
Les femmes semblent réussir à Antoine Ozanam. Après avoir adapté
le journal d’Anne Franck, paru chez Soleil le mois dernier, il nous narre ici l’étonnant destin de la fascinante
Princesse Caraboo. Inspiré d’une histoire vraie, mais peu documentée, Ozanam nous dresse un portrait tout en tendresse et à la fois drôle et émouvant. Une histoire telle
qu’on aimerait qu’elle se soit déroulée au XIXe siècle. D’autant que le dessin de Julia Bax, déjà connue pour l’album
Pink Diaiquiri, prolonge ces sentiments C’est tout en douceur et en délicatesse avec juste ce qu’il faut de réalisme.
On finit par s’attacher à cette figure excentrique et on le lâche l’album qu’après avoir dévoré les suppléments de fin d’album. Une belle réussite… que Le Lombard souhaite prolonger avec d’autres épisodes.
A suivre donc !