Nom de la série : PUMP
Tome : 1
Titre du Tome: Un si gentil garçon
Scénario : Rodolphe
Dessin : Laurent GNONI
Couleur : Laurent GNONI
Maison d'édition : Anspach
Avril 1871. Dans le canyon de Glenne Rock, des coups de feu retentissent : une bande d’outlaws attaque une diligence. Le conducteur est abattu, et malgré leur résistance, les passagers connaissent le même sort. Non loin de là, le shérif Watts et ses adjoints, qui abreuvaient leurs chevaux, entendent les détonations et se précipitent. Trop tard : ils ne trouvent sur place que des cadavres… et, par miracle, un seul survivant, un jeune adolescent que le shérif de Blackville ramène aussitôt chez lui pour le faire soigner.
À son réveil, le garçon, indemne, se lève d’un bond pour fouiller la veste qu’il portait dans la diligence. Il y découvre une lettre adressée à un certain Edward Pump, neveu d’une passagère assassinée. Sans scrupule, le jeune rescapé décide alors d’usurper cette identité. Tout semble aller pour le mieux, d’autant que la femme et la fille du shérif entrent dans sa chambre pour prendre de ses nouvelles : deux jeunes femmes qu’il ne tarde pas à séduire.
« Un si gentil garçon » : le titre colle parfaitement à ce jeune homme charmant, beau parleur, intelligent et attentionné. Pourtant, dès les premières cases, la voix off nous dévoile son secret : ce garçon n’est pas celui qu’il prétend être. Méfiez-vous des apparences…
Ce premier tome d’une trilogie sert de préambule : il installe les lieux, l’ambiance, et surtout le personnage central, Edward Pump, âgé de 16 ans au début de l’album. Imaginé par Rodolphe (« La main du diable », également chez Anspach) et dessiné par Laurent Gnoni (« Les naufrageurs », déjà en collaboration avec Rodolphe chez Daniel Maghen), Edward est fascinant. Les auteurs le présentent à la fois comme un doux agneau aux yeux des habitants de Blackville et comme un manipulateur, menteur et usurpateur d’identité aux yeux des lecteurs. Une construction scénaristique redoutablement efficace.
À noter que ce personnage n’est pas tout à fait anodin : il s’inspire librement d’une fiction dont les similitudes avec l’origine de la fortune actuelle d’un ancien président des États-Unis sont troublantes.
Ce western atypique délaisse l’action effrénée et les fusillades à tout-va pour interroger l’origine des grandes fortunes. Et pour cela, il nous ramène aux rues sablonneuses de Blackville, en 1871, où Edward Pump, après quelques manipulations bien senties, devient à 17 ans propriétaire d’un saloon… et d’un bordel.
Côté dessin, Laurent Gnoni livre une très belle prestation : Edward est séduisant, mais il n’est pas le seul. Les jeunes femmes, les décors et les cadrages sont tout aussi réussis. L’ensemble est sublimé par une palette de couleurs jaunâtres et dorées, évoquant à la fois le sable brûlant et la chevelure d’Edward Pump.
Une série à suivre de près, tant l’avenir d’Edward promet d’être aussi trouble que captivant.
Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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