Pour une première BD, Les auteurs Alexandre Bayard et Guillaume Main peuvent se satisfaire d’avoir réussi à placer leur livre sur le rayon Western. L’histoire est prenante, attachante, bourrée de suspense et de rebondissements. Une histoire crédible et qui donne une autre vision de l’ouest Américain, en un mot Bravo.
Dans une plaine de l’ouest, un convoi composé de plusieurs diligences se dirige encore un peu plus dans l’ouest à proximité de Dawson Hill. La nuit approche et il est temps de bivouaquer. Alors que le soleil est presque couché, les indiens lancent une attaque et malgré les cowboys d’expérience qui protègent le convoi, l’issue est un véritable massacre, les indiens ne laisseront aucun survivant, tuant hommes, femmes et enfants. Ce massacre aura pour conséquence que la petite ville de Dawson Hill ne pourra être ravitaillée et en particulier la petite boutique d’Ellen qui nourrit toute la ville.

Le décor est planté mais contrairement à ce que l’on pourrait penser par rapport à l’introduction, cette histoire se déroulant dans le Far West américain n’aura pas pour thématique la vengeance suite au massacre indien même si l’attaque n’est peut-être pas le fruit du hasard. Les auteurs Guillaume Main et Alexandre Bayard vont orienter leur sujet sur la petite ville de Dawson Hill et en particulier sur le personnage d’Ellen.
En effet, Ellen va être confrontée à la dure réalité de la vie suite à un évènement familial. La ville est sous le joug de l’insécurité à la fois par le manque de vivres mais également par la corruption de ceux qui la dirigent. Ellen va alors ressentir ce besoin de protéger sa ville et ses habitants au point de se transformer en leader et se mettre en danger face aux politiques.
Le scénario de Guillaume Main est construit crescendo de page en page, le suspense grandit et se truffe de rebondissements au fur et à mesure de la lecture, impossible de lâcher l’album avant la fin.
Le dessin d’Alexandre Bayard est marqué d’un trait dur et sombre, ce qui sert l’histoire, parfois maladroit dans les propositions et les distances dans les seconds plans mais qui ne manque pas de style ni d’avenir.
Red stone est ainsi un album qui a sa place au rayon western et qui surtout aborde un sujet assez inattendu et crédible à savoir les conditions de vie d’une petite ville de province avec sa violence, sa corruption, sa misère. Un album captivant, touchant, avec un bon rythme scénaristique et graphique.