Nom de la série : Rituel Romain
Scénario : El Torres
Dessin : Jaime Martinez
Couleur : Sandra Molina
Maison d'édition : Graph Zeppelin
Le Vatican porte de lourds secrets et quand le démon s’attaque au plus haut sommet de l’Église, il n’y a que le père Brennan qui soit capable de la sauver. Une histoire de possession diabolique à l’image de L’Exorciste qui va vous donner des frissons dans le dos.
Dans les couloirs du Vatican, un cardinal apeuré court pour échapper à une ombre. Des voix inquiétantes pénètrent son cerveau. Ses prières en latin ne semblent pas éloigner l’ombre, jusqu’à ce que cette dernière lui saisisse la tête et l’arrache d’un coup sec. Pendant ce temps à Puerto Narino en Colombie, une pirogue transportant le père John Brennan arrive sur le fleuve à une habitation isolée. Les parents semblent affolés. Le père Brennan s’équipe d’un crucifix, d’une bible et d’eau bénite avant de pénétrer dans l’habitation. A l’intérieur une jeune fille est possédée par le démon. En exorciste reconnu, le père Brennan commence son rituel par des incantations en latin. Mais le Malin est robuste, il se défend par des jets de vomi, des insultes et des positions acrobatiques. Au bout de quelques minutes, le Diable lâche prise et la jeune fille retrouve ses esprits et annonce au prêtre que le Malin avait pris possession de son corps pour détourner son attention car au même instant, il s’apprête à mettre en place un plan encore plus terrifiant. Dans la foulée, un hélicoptère se pose, un homme à son bord vient donner une mallette au père Brennan avec une vidéo lui annonçant qu’une terrible attaque maléfique venait d’arriver au Vatican.
Initialement édité en Espagne chez Karras Edition en 2023 sous le titre « Roman Ritual », la traduction de l’auteur espagnol El Torres arrive chez Graph Zeppelin en compagnie d’autres titres comme « Le puritain », « Sang Barbare », « Phantasmagoria ». Vous l’aurez compris, le scénariste est un spécialiste des histoires fantastiques, d’horreur et d’occulte. Pour Rituel Romain, le ton est donné dès la couverture puis les premières planches plongent directement les lecteurs au cœur de l’horreur sans les lâcher jusqu’à la dernière planche et peut-être pas sans conséquences psychologiques.
Le scénario et surtout les artifices, les codes sataniques n’ont en soi rien d’original mais cette absence d’originalité est très vite balayée par le lieu où se déroule l’histoire puisque c’est le Vatican lui-même qui est attaqué et donc par extension le Saint Père. L’intrigue en revanche est bien ficelée et sans vous dévoiler les dessous des responsabilités, le scénariste pose une histoire antérieure que le père Brennan va découvrir sous forme d’enquête. Cette histoire va donner de la matière à la possession satanique et démontrer que rien n’arrive par hasard. Autant dire que l’Église en prend pour son grade et que son image et les rumeurs sont exploitées au maximum.
Le dessinateur espagnol Jaime Martinez se base beaucoup sur les gros plans et met surtout en avant ses personnages. On délivrera un coup de cœur au père Brennan, qui ressemble à tout sauf à un prêtre classique, sorte de baroudeur mais il faut au moins cela si l’on veut être le meilleur exorciste. Un petit plus pour les couleurs de Sandra Molina (également espagnole) qui donnent bien le ton et renforcent davantage l’angoisse des planches.
Bref, si vous êtes un passionné de cette ambiance horrifique, de satanisme, de rituel, cette histoire ne sera pas sans vous rappeler des grands classiques comme le film « L’Exorciste ». Maintenant à vos risques et périls que d’entamer la lecture du « Rituel Romain ». Un tome 2 existe en Espagne, espérons qu’il arrive rapidement en France.