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Sang Barbare Sang Barbare

Sang Barbare

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Nom de la série : Sang Barbare
Scénario : El Torres
Dessin : Joe BOCARDO
Couleur : Manoli MARTINEZ
Maison d'édition : Graph Zeppelin

Le roi Conan est vieillissant. Le prince, plein d’une rancœur accumulée, a pris en charge la lutte contre les Pictes. Il souhaite créer sa propre légende. Le destin va lui en donner l’occasion. El Torres et Joe Bocardo nous livre un récit épique d’une rare finesse. Un vibrant hommage au héros crée par Robert E Howard.
 
Sous le règne du roi Conan, le Royaume d’Aquilon est le plus puissant. Pourtant, une ombre s’agite au cœur de la jungle picte. C’est le prince Conan qui est chargé d’aller rétablir l’ordre. Dans l’ombre de son prestigieux paternel, l’héritier est en quête de sa propre gloire : il partage le sort de ses soldats, ne recule jamais devant l’adversaire et refuse la moindre protection. Au grand dam du général Pallantide ! Lors d’une escarmouche, le prince et ses hommes capturent une prisonnière picte qui explique connaître le passé et le futur. La sorcière affirme que le roi Conan s’est enfui vers le Nord afin d’oublier la violence autant que la civilisation. Pour le prince, le dilemme est important : doit-il partir à la recherche du roi ou poursuivre sa lutte contre la reine des Pictes Shebaba Sag ? Un choix d’autant plus complexe qu’il conserve une profonde rancœur envers son paternel. Rancœur qui ne fait que s’aggraver avec la fuite royale. Heureusement, il peut compter sur les bons conseils de "Celle-là qui parle", Ramla. Pourtant, le prince est plus que jamais dans le doute...
Dans l’héroic-fantaisy, il est un héros qu’on ne présente plus tant il a été repris et rerepris. Pourtant, le personnage créé par Robert Erwin Howard n'apparaît pas sur la couverture. Les plus malins réussiront à le repérer sur la quatrième de couverture, au moment du résumé. Il s’agit bien évidemment de Conan. Sauf que El Torres et Joe Bocardo ne revisitent pas une énième fois le mythe du Cimmérien. Oh, bien sûr, El Torres nous replace le personnage grâce à deux pages, pas plus, de prologue sous la forme d’une carte du monde connue surmontée de pièces d’échiquier. Non, le scénariste décide de nous plonger directement dans une bataille. Pourtant, le héros n’est pas celui qu’on attendait ! S’il se prénomme bien Conan, il s’agit du prince, du fils de la légende. Il ne faut que quelques vignettes au lecteur pour comprendre : le prince refuse de vivre dans l’ombre de son père et il veut créer sa propre saga. Mais il compte utiliser ses propres moyens, ses propres convictions pour y arriver. Ce qui va permettre au Prince de changer de statut ; et au récit de prendre une autre dimension ; c’est quand ses hommes libèrent, ou capturent (c’est une question de point de vue !) une sorcière. La voyante affirme que le roi s’est sauvé. Pour le lecteur, ces changements de focalisation et ces flashbacks apportent une grande plus grande connaissance des événements mais ne brisent en rien le suspense. Tout doucement, on devine l’enfance du prince et El Torres distille quelques touches de récit d’initiation assumées et bienvenues. À ce tableau, il faut ajouter une réflexion sur la civilisation et la barbarie, les interactions qu’il y a entre les deux : toutes références avec nos sociétés actuelles sont évidemment volontaires. Côté dessin, le trait de Joe Bocardo sied à merveille à ce récit d’heroic-fantasy. Le trait est vif et ample, les gestes sont précis. Les ambiances sont sombres et moyenâgeuses. Faute de charme, les personnages ont de puissants charismes et tout leur être est expressif. Dans la droite ligne des Comics, la mise en page est très dynamique avec de grandes bandes et de petites cases. Les scènes de bataille sont gores à souhait mais toujours très originales, à l’image de cette planche dessinée au niveau des mollets des guerriers. Une nouvelle fois, la colorisation fait la part belle à l’obscurité et au sang. Pourtant quelques trouées de ciel bleu ou un soleil couchant apportent ici et là une certaine chaleur.
C’est donc un excellent récit épique mêlant avec beaucoup de justesse barbarie et civilisation, raison et sentiments, père et fils que ce Sang barbare. Un récit qui ravira les amateurs du genre et qui réconciliera ceux qui sont moins fans.

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

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