Titre du Tome: Sherlock Holmes Society T03 In Nomine Dei
Scénario : Sylvain Cordurié
Ce troisième tome constitue un tournant décisif dans la longue enquête d’Holmes pour découvrir les responsables de l’horreur de Keelodge. Ces révélations sont très bien orchestrées et elles vous tiendront en haleine jusqu’à l’incroyable rebondissement final. Je ne suis pas toujours un fervent partisan de la tendance actuelle qui veut qu’on prenne différents dessinateurs sur une même série afin de pouvoir sortir les albums de façon rapprochée. Force est de constater que pour ce
Sherlock Holmes Society, cela marche plutôt bien. Les sorties rapides permettent de se replonger dans l’histoire en ayant toujours l’intrigue en tête (je ne sais pas si vous êtes comme moi mais j’ai facilement tendance à oublier tout ce qui s’est passé dans l’album précédent quand les sorties sont espacées d’un an ou à peu près) et les différents dessinateurs maintiennent un niveau de qualité constant avec un style similaire, ce qui fait qu’on est en terrain familier.
Revenons plus précisément à ce 3
ème album, on retrouve le pauvre Watson grièvement blessé après l’attaque de la fin du tome deux et un Sherlock Holmes bien décidé à retrouver les coupables, quitte à faire cavalier seul en se démarquant de son frère Mycroft et du gouvernement anglais. Mais seul, il ne l’est pas tout à fait car il peut toujours compter sur l’aide de Mr Hyde. Enfin en théorie, car la terrible bête qui sommeille dans le brillant docteur a ses propres plans…
L’intrigue progresse à grands pas, attendez-vous à des révélations sur les mystérieux adversaires à l’origine du complot qui a transformé Keelodge en ville-zombie. Holmes utilise plus sa cervelle que ses muscles pour démasquer les coupables, aussi il y a assez peu d’action dans ce tome mais cela ne nuit aucunement au rythme ou à l’intérêt de l’histoire. Après tout, ce qui fait la force d’Holmes, c’est son cerveau, pas ses muscles, et on prend un grand plaisir à le voir remonter la piste des coupables, petit à petit, jusqu’à un final dantesque qui promet un dernier tome grandiose.
Au dessin, Alessandro Nespolino fait un sans-faute, il faut dire que ce n’est pas un nouveau venu dans le Sherlockverse version
1800 puisqu’il avait déjà illustré les deux tomes de
Crime Alleys. La transition avec ses prédécesseurs se fait donc en douceur et on plonge avec délectation dans l’ambiance victorienne de Londres.