Titre du Tome: SILAS COREY T04
La guerre est terminée mais pour les vaincus, le temps n’est pas à l’abnégation. Au contraire, ils veulent reconstruire un nouvel empire. Pour Silas Corey, il ne faut plus seulement retrouver l’héritier Zarkoff mais également lutter contre cet avenir qui est en marche. Un magnifique diptyque qui mélange à la fois action et réalité historique. Novembre 1918, la guerre est terminée mais la défaite a un goût amer du côté de l’Allemagne. Silas Corey est en mission, infiltré en Bavière son objectif est de retrouver l’héritier de l’empire Zarkoff, un certain Johann Zichler. C’est sa femme, Nina qu’il retrouvera en premier.
Ce second volet débute sur les chapeaux de roue, un rythme qui sera maintenu jusqu’à la dernière page. De courses poursuites en courses poursuites, Silas et Nina vont jouer au chat et la souris avec leurs poursuivants qui n’ont aucun intérêt à ce que Silas retrouve l’héritier. Une brève pause chez l’ami Vitaly va être une source d’informations incontournable pour découvrir les réels motivations de ceux qui se cachent derrière la croix de Wotan mais également sur les intentions de Zichler. Est-il manipulé ? Est-il un leurre ? Qui est-il vraiment ? A t-il rejoint la cause de ceux qui se battent pour qu’en Allemagne il y ait un nouvel empire qui remplace l’ancien? L’héritage de Zarkoff est une aubaine pour rebâtir.
Pour Silas, il n’est plus seulement question de retrouver une personne mais également de contre-carrer les plans fascistes qui se mettent en marche, de participer à l’Histoire. Mais l’avenir est en route et nous promet des heures sombres.
Ce second diptyque est à l’image d’un feu d’artifice. Plongez dès le début dans l’action, celle–ci ne va cesser de monter en puissance au fil des pages, de courses poursuites en rebondissements jusqu’au bouquet final et la lecture du testament de Zarkoff qui réserve une belle surprise.
Mais l’action et le rythme ne sont pas les seules qualités de l’album. C’est juste la première couche et le prétexte pour nous plonger dans cette Allemagne de l’après guerre. Cet album n’est pas seulement un polar, ce serait même davantage un livre d’Histoire par lequel Fabien Nury nous fait l’état des lieux de ce pays en crise, fébrile et vulnérable qui va être amené petit à petit par des personnes revanchardes et machiavéliques, ce que nous appellerons plus tard : le nazisme.
Côté dessin, Pierre Alary étant l’un des plus grands du moment (ce n’est que mon avis), vous ne pouvez avoir qu’un album de qualité. Vous apprécierez avec plaisir son découpage et la manière dont il positionne son œil pour renforcer toutes les scènes d’action et les expressions de ses personnages.
Déjà quatre tomes et toujours le même plaisir, merci messieurs les auteurs.
