En mission sous couverture, l’agent Eiko a été enlevée par des mokkais, monstrueux aliens aux pouvoirs terrifiants. C’est son ancien instructeur, Jatred, qui a la charge de la libérer mais, une fois sur place, la fougue et l’humanité vont l’emporter…SOL-13 est un superbe album de SF qui n’oublie pas de mettre des ponts avec notre société. Une bien belle lecture !
Retiré du service actif, Jatred est devenu formateur à bord de la station académique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a du fil à retordre tant les nouveaux cadets manquent de réflexion. À des millions de
kilomètres de là, l’agent Eiko est en mission sous couverture sur la planète-océan asséchée SOL-13. D’après sa dernière transmission, elle a été enlevée par d'étranges et monstrueuses créatures marines. À cette annonce, le sang de Jatred ne fait qu’un tour et, bien évidemment, il accepte de prendre le commandement de la mission de sauvetage. Une fois sur place, s’il ne met pas longtemps à libérer la jeune femme, c’est grâce à l’aide que lui apporte Chiru, un habitant de la planète. Il lui apprend que des humains sont les esclaves des Mokkais, ces aliens au pouvoir terrifiant. Il lui apprend surtout qu’Eiko n’a pas respecté le protocole et car elle s’est intimement liée à lui. À tel point que l’agent souhaite mener une révolution pour libérer ses prisonniers à ciel ouvert...
Amateurs de science-fiction, préparez-vous à avoir un gros coup de cœur ! D’ailleurs, ils ne s’y sont pas trompés, propulsant ce SOL-13 à la 14e place des meilleures ventes, dès sa première semaine. Il faut dire qu’avec sa couverture accrocheuse, aux faux airs d’ornithoptères tout droit sortis de de
Dune de Denis Villeneuve, l’album ne passe vraiment pas inaperçu dans les rayons des librairies. Mais, me direz-vous, de la couverture est parfois l’arbre qui cache le désastre. Rassurez vous, ce n'est pas le cas ici. L’album s’ouvre sur un épisode d’espionnage assez énigmatique où la voix off ne sert qu'à préciser le lieu. Et
déjà, le spectacle est au rendez-vous avec l’apparition de mystérieux et monstrueux mokkais. Par la suite, le changement de décor est impressionnant puisqu’on se retrouve au sein de la station Orbitale, siège de la Confrérie Des Étoiles, en pleine séance particulièrement agitée. C’est là que nous faisons la rencontre de la générale Lemmings qui va faire le lien entre l’agent Eiko et son ancien instructeur et futur sauveur, Jatred. Il accepte de prendre le commandement de la mission de sauvetage et cela laisse perplexe son équipage. Heureusement, une fois sur SOL-13, les vieux réflexes reviennent vite et la libération d’Eiko est rapidement réglée. Rien que cette partie pourrait constituer un album. Mais l’agent de la CDE s’est prise d’affection tant pour la planète que pour un de ses habitants et elle réussit à réveiller l’humanité de l’idéaliste Jatred. C’est ainsi que les agents de la CDE acceptent d’aider les indigènes afin de les libérer des mokkais. C’est cette partie qui est la plus développée et la plus importante car, outre l’approche futuriste, on y trouve de nombreuses interrogations sur la colonisation, l’ingérence d’un peuple dans les affaires d’un autre, la condescendance à l’égard de ce qu’on ne connaît pas et surtout sur l’humanité. Pour le reste, l’intrigue est plutôt bien construite : les rebondissements sont nombreux et parfaitement distillés, la narration est maîtrisée de bout en bout et on comprend pourquoi les auteurs cherchent à se placer dans la lignée de Julia Verlanger. C’est Federico Dallacchio qui a la charge de donner vie à cette histoire. L’influence du comics US dans lequel baigne le dessinateur argentin est indéniable. Côté mise en page d’abord, il privilégie les grandes cases aux formats variés et les vignettes en insert. Il faut dire que les paysages de SOL-13 sont tout bonnement magnifiques et ce serait sacrilège de ne pas s’extasier devant. Mais cela apporte aussi beaucoup de dynamisme et cela compense complètement un trait un peu statique. Les personnages aux traits fins et
agréables ne manquent ni de charme ni de charisme. Et puis les diverses représentations des mokkais ne sont pas sans faire penser aux blockbusters : s’ils ont un petit côté
ET, c’est surtout à
Independence Day qu’ils nous font penser. La colorisation se met au diapason de l’intrigue, avec des teintes très chaudes pour l’aride planète mais qui virent très sombres au fond de la mer, dans la tanière des aliens.
Nul doute possible, les humanoïdes associés ont encore découvert un excellent album de science-fiction qui donnera beaucoup de plaisir aux lecteurs fan de ce genre et à tous ceux qui oseront s’aventurera sur SOL-13.