Nom de la série : Spa 1906
Tome : 2
Scénario : Patrick WEBER
Dessin : Olivier WOZNIAK
Couleur : Olivier WOZNIAK
Maison d'édtion : Anspach
La couronne belge est en émoi ! Un maitre chanteur tente d’escroquer la princesse Clémentine ! Il n’en faut pas plus au commissaire Hendrikus Ansor d’Ostende pour enquêter. Une intrigue policière à l’ancienne menée de main de maitre par Patrick Weber avec un traitement graphique classique et très efficace d’Olivier Wozniak
Le Commissaire Hendrikus Ansor est convié de toute urgence à Bruxelles, auprès de la princesse Clémentine. Il faut dire que, fort de son succès à Ostende, la réputation du commissaire de la ville est arrivée jusqu’au palais Royal. La princesse est victime d’un maître-chanteur. Ce corbeau suggère qu’elle a eu une liaison avec le directeur du casino de Spa. Pire, il affirme avoir une preuve en lieu et place d’une broche, cadeau de la princesse à son ami. Le problème, c’est que le directeur, Monsieur Plancher, a disparu depuis plusieurs jours et que la princesse souhaite éviter toute forme de calomnie. Aussitôt, le détective à la moustache saute dans le train thermal, direction Spa. Dès son arrivée, ses relations avec son homologue sont aussi froides que l'est le corps de Monsieur Plancher, retrouvé pendu quelques heures auparavant. À force d’écoute, de filatures et sans jamais négliger la bonne chair et le bon vin, le Commissaire avance dans son enquête. C’est alors au tour du directeur des thermes de disparaître. Lui était accusé d’abus sexuels et lui aussi est retrouvé suicidé : noyade ! C’est plus qu’il n’en faut pour qu’Hendrikus Ansor passe à la vitesse supérieure !
Voilà donc le 2e opus des aventures d’Hendrikus Ansor. Vu d’outre-Quiévrain, il n’y a pas de doute, on va assister à une histoire belge ! Et c’est tout à fait cela ! Oubliez cependant les blagues de Coluche et regardez plutôt du côté du plus célèbre détective à la moustache, Hercule Poirot. L’affable et épicurien Hendrikus Ansor, commissaire émérite d’Ostende est convoqué de toute urgence par le palais. La fille du roi, la princesse Clémentine, est victime d’un odieux chantage. S’ensuit alors une enquête policière à l’ancienne, faite de rencontres et d’interrogatoires plus ou moins formels, d’intuitions et de déductions. Si les plus jeunes trouveront qu’il s’agit d’un train de sénateurs, les autres retrouveront les charmes de Mary Higgins Clark ou de Georges Simenon. Point de bagarre, peu de cadavres et très peu de police scientifique (seul un médecin légiste à l’humour corrosif !), Patrick Weber privilégie l’humain, la sociologie et la réflexion. Le scénariste prend un malin plaisir à perdre son lecteur en conjecture et fausses pistes. Il s'amuse à décaler les révélations et à innocenter à contretemps les coupables idéaux. Il faut dire que sa gestion des personnages est irréprochable. Et bien malin celui qui aura plus de cellules grises que le commissaire Ansor. Une intrigue à l’ancienne portée par un traitement graphique très classique, Olivier Wozniak rend une copie en tout point irréprochable. Et puisque le cadre sert de titre, difficile de ne pas débuter par les décors spadois du début du XXe siècle absolument magnifiques. Si on sent l’intense travail de préparation, c’est pour montrer toute la démesure des stations thermales de cette époque ! C’est luxueux ! c’est clinquant ! et c’est magistralement représenté ! Les personnages ne sont pas en reste avec un traitement proche de la ligne claire. Moustachu ou chauve, en uniforme ou en tenue de soirée, il se dégage de chacun d’eux une belle énergie et beaucoup de charme. La colorisation, dans des teintes sobres, renforce l’impression d’élégance et de distinction propre à la Belle Epoque.
C’est toujours avec plaisir qu’on plonge dans les histoires belges et ce Spa 1906 ne fait pas exception ! Preuve que c’est souvent dans les vieux tonneaux qu’on fait le meilleur vin, cette intrigue est tout bonnement un délice !