SURVIVAL - Tome 4

Nom de la série : SURVIVAL
Tome : 4
Titre du Tome: Guna Yala
Scénario : Christophe BEC
Dessin : Mack Chater
Couleur : Stéphane Paitreau
Couverture : PERGER Stéphane
Maison d'édition : SOLEIL

À l’aéroport de Mérida, au Mexique, un avion de la compagnie Yucatán à destination de Bogotá se prépare à décoller avec un peu de retard, dû à des vérifications techniques. Bien entendu, ce contretemps commence à tendre l’atmosphère parmi les passagers. Une fois installés, la situation ne s’arrange guère : dans le cockpit, l’ambiance est moqueuse, et les pilotes ne manquent pas, comme d’habitude, de chambrer l’hôtesse Sandra Vidal de manière déplacée. Agacée, elle glisse une substance dans la boisson du commandant de bord, qui ne tarde pas à faire un malaise. Quant au copilote, il est à son tour victime d’un malaise, cette fois provoqué par une piqûre de moustique. Plus personne n’étant en état de piloter, le crash devient inévitable. L’avion s’écrase dans la jungle de Guna Yala, au cœur de la forêt amazonienne, réputée pour sa faune et sa flore hostiles, mais aussi pour les nombreux groupuscules de narcotrafiquants qui y opèrent.

Quatrième volet de cette série-concept initiée par Christophe Bec et consacrée à la survie en milieu hostile. Certes, survivre à un crash aérien est rare, mais lorsque cela arrive, les secours sont généralement mobilisés immédiatement et l’issue est médiatisée. Ici, pas de chance pour les passagers : leur terre d’accueil sera Guna Yala. Et il ne s’agit pas de la partie paradisiaque du Panama, mais bien du parc national du Darién, considéré comme l’une des forêts les plus dangereuses au monde, autant pour sa faune — fauves, serpents, araignées — que pour sa population, où pullulent les gangs armés liés au trafic de drogue et aux passages clandestins.

 

C’est dans ce cadre hostile que Christophe Bec choisit d’embarquer ses lecteurs et les rares survivants du crash. Dès lors, l’aventure de survie commence. Amateur de ce genre d’histoires, j’ai savouré chaque scène : le scénario est haletant, mêlant suspense, violence, rebondissements et analyse psychologique des personnages. L’auteur explore avec finesse la façon dont certains évoluent, obligés de s’adapter à leur nouvelle réalité et d’accomplir des actes qu’ils n’auraient jamais envisagés en temps normal, que ce soit en matière de solidarité (ou non), de courage (ou non), ou de dépassement de soi (ou non). Bref, le suspense fonctionne : il ne faut pas trop s’attacher aux personnages, et espérer, comme eux, sortir vivant de cette aventure.

Le dessin est assuré par Mack Chater pour les trois quarts de l’album, puis complété par Daniel Fabiani. Un trait au service de l’histoire, qui ne cherche jamais à la dominer mais à la soutenir efficacement.

 

Cette série en quatre albums semble toucher à sa fin. Je vais tenter de survivre sans… Même si le lecteur évoluait davantage dans des situations improbables dignes d’une série B, il y avait dans ces récits un petit quelque chose d’hitchcockien, où Christophe Bec manipulait le suspense avec une intelligence certaine.