Nom de la série : Sylvia Castel
Tome : 1
Titre du Tome: Opération Baltic
Scénario : Philippe Pinard
Dessin : Bad
Couleur : Callixte
Maison d'édtion : Paquet
Nouvelle venue dans le milieu de la Bande Dessinée, Sylvia Castel, après une mission avortée en Syrie, va se retrouver sur une base de l’OTAN dans le nord de l’Europe. Ce qui semble une mise au placard est en réalité une nouvelle mission à haut risque.
Dans le ciel de la Syrie, deux rafales survolent les habitations. Au sol, les combats font rage, un petit groupe de soldats français est en mauvaise posture et demande de l’aide. Les deux rafales prennent alors position, larguent des leurres infrarouges pour faire diversion et ciblent leurs objectifs. Les bombes sont larguées et se dirigent vers les bâtiments, suppriment les belligérants. La mission est maintenant terminée, retour à la base. Mais Sylvia Castel, une des deux pilotes des avions de chasse, veut faire une dernière reconnaissance, bien que les jauges de carburant soient à la limite, pour vérifier s’il n’y aurait pas une arrière garde. Et effectivement, son instinct ne l’a pas trompée, au détour d’une montagne, ils tombent sur une colonne de véhicules qui les canardent et touchent l’arrière du Rafale de Sylvia. Son avion perd de l’altitude, elle n’a pas d’autre solution que de s’éjecter. Le Rafale finit en miettes dans le désert de Syrie. Une fois récupérée, Sylvia passe devant un conseil de discipline et se voit suspendue de vol pour cette escapade hors mission, retour dans le nord de l’Europe pour elle sur une base de l’OTAN, peut-être la fin de sa carrière de pilote.
Philippe Pinard, scénariste, journaliste et passionné d’aviation, revient à la Bande Dessinée après la série Ciel de Guerre chez Paquet, pour proposer une nouvelle héroïne, dans un monde on ne peut plus masculin, à savoir Sylvia Castel. En effet les femmes tenant le premier rôle dans une série de Bande Dessinée ayant pour thème l’aviation sont assez rares, à part Black Squaw se déroulant dans les années 20 et Angel Wings dans les années 40, aucune autre série se déroulant dans les années 2020 ne me vient à l’esprit. Sylvia Castel est peut-être une pionnière dans le milieu de la BD mais elle est également le reflet de la réalité puisque les femmes représentent moins de 10% des pilotes soit environ une vingtaine en France.
Cette nouvelle série et son héroïne n’ont pas pour ambition de faire la promotion du militantisme féminin au sein de l’armée française. En effet, les auteurs font subir à Sylvia Castel le même traitement de faveur que les hommes, elle se voit confier une mission pour laquelle ses charmes ne lui seront d’aucune utilité. Et nous lui souhaitons de l’avoir bien comprise car à mon niveau, pas mal de choses m’ont échappé, n’ayant pas mon diplôme de pilote ni celui d’agent secret. En effet, cet ouvrage est hyper technique, géopolitique et nécessite un certain bagage et de la concentration pour ne pas être rapidement largué. De toute évidence, les passionnés par le sujet seront aux anges avec cette histoire et l’arrivée de Sylvia Castel.
C’est Karim Badachaoui qui est à la manette du dessin, plus connu sous le nom de Bad et ayant déjà œuvré chez Paquet sur les albums des 24 heures du Mans. C’est donc, sauf erreur de ma part, pour Bad une première entrée dans l’univers de l’aviation et son exigence dans les détails concernant le matériel militaire et plus particulièrement les avions. De mon point de vue, novice en la matière, la mission est remplie, Bad propose quelques belles planches de mise en situation d’hélicoptère, de Rafales et autres appareils. Je suis un peu moins fan en revanche des personnages qui manquent d’expression et se retrouvent souvent avec les mêmes traits dans la joie ou la colère.
Au final, un bon moment de détente dans les airs mais qui nécessite au préalable de réviser pour ne pas être perdu dans le jargon technique. Nous souhaitons maintenant à Sylvia Castel de s’imposer dans le milieu de la BD comme elle vient de le faire dans l’armée française.