Titre du Tome: Talleyrand
TALLEYRAND
Scénario : Marie BARDIAUX-VAÏENTE
Historien : Emmanuel de WARESQUIEL
Dessin : Andréa MELONI
Couleur : ARANCIA STUDIOS
Dans la collection Ils ont fait l’histoire, une esquisse du plus grand diplomate de son époque est brossée.
Le 2 février 1754, à Paris, Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD naît avec un pied bot. Rejeté par sa famille à cause de cette infirmité, seule son arrière-grand-mère - qui va l’éduquer - le soutiendra afin qu’il exerce une fonction digne de son rang. Par une prolepse, le lecteur retrouve TALLEYRAND, dit le « diable boiteux », le 25 janvier 1814 alors qu’il rencontre pour la dernière fois NAPOLÉON 1er aux Tuileries. La France est effectivement envahie par une coalition des armées des puissances européennes : c’est la campagne de France, et elle annonce la fin de l’Empire. NAPOLÉON, parti prendre le commandement de son armée, un conseil de régence avec l’impératrice Marie-Louise est formé dont TALLEYRAND fait partie. Il poursuit à ce moment un double objectif : la continuité de l’État français, et la paix de l’Europe. Ainsi il participe en sous-main à la reddition de Paris avec l’émissaire du tsar ALEXANDRE 1er. Ce souverain sera même reçu dans les appartements de TALLEYRAND où il sera décidé du retour de Louis XVIII entraînant l’abdication de NAPOLÉON. Le « diable boiteux » se retrouvera même, pendant quelques jours, à la tête de l’État jusqu’au retour du frère de Louis XVI. L’empereur déchu est exilé sur l’île d’Elbe, et TALLEYRAND devient président du Conseil et ministre des affaires étrangères du monarque de la Restauration. C’est alors que débute le Congrès de Vienne qui verra l’apogée diplomatique de TALLEYRAND.
La lecture de cette bande-dessinée est exigeante surtout dans ses premières pages car elle nécessite de la part du lecteur un certain nombre de prérequis historiques pour suivre les évènements présentés. Cependant, la documentation est précise et le récit historique détaillé. Il convient également de préciser que seules deux années de la vie de TALLEYRAND sont traitées : 1814 et 1815. Ces années sont indiscutablement au cœur de la brillante carrière de diplomate de TALLEYRAND, mais le lecteur reste sur sa faim parce que la construction progressive de cette personnalité emblématique et complexe en est tronquée. Néanmoins, on perçoit bien durant le congrès de Vienne les arcanes de la diplomatie. Par ailleurs, le dessin porte de manière irrégulière le récit. Ainsi certaines planches, peu nombreuses malheureusement, sont magnifiques en montrant le faste des soirées viennoises par exemple, mais la plupart demeurent classiques sans enflammer la lecture.
En somme, cet ouvrage s’adresse à un public averti et curieux.
Lydie et Nicolas
NicolasChroniqueur
La Bande Du 9