Titre du Tome: Tassili – Une Femme libre au Néolithique
Tassili – Une Femme libre au Néolithique
Scénario : MAADIAR
Dessins : FRÉWÉ
Édition : La Boîte à Bulles
Tassili nous fait remonter au Néolithique pour suivre un clan où les aspirations révolutionnaires de Djané se heurtent aux traditions familiales.
Tassili-n-Ajjer est connu pour ses peintures rupestres, et c’est sur elles que s’ouvre la bande-dessinée avec pour cadre un Sahara verdoyant. C’est dans ce cadre qu’on découvre Djané, première de son clan à orner les cavités souterraines et à cultiver le lieu de leur campement, mais qui doit également se débattre contre le conservatisme de son clan familial. Ainsi, elle est contrainte comme sa sœur de se donner au frère qui aura le mieux chassé, et déplore que ce ne soit jamais celui qu’elle aime, Doro. Si elle essaye d’initier sa nièce à ses réformes, elle ne peut que déplorer que sa famille ne consente pas à modifier les règles que sa sœur Eféri ne cesse de lui rappeler, elle qui s’obstine à poursuivre une vie nomade.
Si le projet est prometteur avec le travail méticuleux et réaliste mené par FRÉWÉ quant au respect des paysages et des êtres vivants évoluant dans ce Sahara vert du Néolithique, on peine à s’enthousiasmer pour l’histoire. Le scénario de MAADIAR est pourtant lui aussi riche de promesses, mais l’élan de la lecture n’est pas présent. Il est en effet surprenant, et peut-être aussi dérangeant, de suivre la tribu de Djané composée d’une seule famille où la descendance n’est assurée que par des relations incestueuses entre frères et sœurs au mépris même de toute logique biologique. De plus, les idées de Djané reflètent des considérations féministes actuelles quitte à frôler l’anachronisme, et il en va de même dans la représentation des corps complaisamment érotisés. L’appareil critique est néanmoins une reconnaissance avec la préface du directeur de recherche émérite à l’institut des mondes africains au CNRS, Jean-Loïc LE QUELLEC, et un cahier documentaire mené par la conservatrice du patrimoine au Musée national de Préhistoire, Pauline ROLLAND.
En somme, c’est la déception qui l’emporte après la lecture de cet ouvrage dont l’idée de départ était pourtant belle.
Lydie et Nicolas
Nicolas
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