Nom de la série : The Big Burn
Scénario : Joe HENDERSON
Dessin : Lee GARBETT
Couleur : Lee LOUGHRIDGE
Maison d'édition : Delcourt
A la suite d’un braquage qui a mal tourné, Carlie et Owen ont vendu leur âme au diable. Sauf qu’il les conserve dans son casino. De quoi donner des idées à ces Bonnie et Clyde modernes. The Big Burn est un mélange explosif du mythe de Faust et d’Ocean’s eleven absolument GENIAL !
À la suite d’un premier braquage pour le moins rocambolesque, Carlie et Owen sont devenus des sortes de Bonnie and Clyde du XXIe siècle. Aucune banque, aucun coffre-fort ne semblent pouvoir arrêter ces deux monte-en-l’air. Pourtant, lorsqu’un cambriolage tourne mal et qu’ils se retrouvent dans un fourgon cellulaire, il ne reste plus à Owen qu’à prier. Ce n’est pourtant pas Dieu qui apparaît mais le diable, et il leur fait une sacrée proposition : leur âme contre la liberté. Cela s’avère cependant un bien mauvais calcul car sans leur âme, la flamme de leur amour est éteinte. C’en est à un point où ils font chambre à part. Carlie finit même par se faire interner pour tenter de comprendre. Joueur et endetté, Owen reçoit alors la visite d’un de ses créanciers et de son homme de main. Après une explication rude, Owen revient d’entre les morts avec une information de première main : l’Enfer est en réalité un casino, un lieu conçu pour donner de l’espoir aux gens afin de leur arracher, encore, et encore… Sauf que comme tout casino, il y a des brèches, des failles... Owen décide donc de recruter une équipe de damnés afin de réussir le casse ultime : récupérer leur âme en enfer. Reste à convaincre Carlie… et à trouver un plan… Bref, tout reste à faire…
Mais quel kiff !! Comme beaucoup, j’avais vu passer cet album sur le site Delcourt. On peut se l’avouer, ce n’est pas parce que l’éditeur clame haut et fort la sortie d’un album qu’il est bon. C’est même parfois tout le contraire. Et puis ici, je dois avouer avoir été fort intrigué par cette couverture sombre, aussi élégante qu’énigmatique. J’admets pourtant une petite lenteur à l’allumage. Il m’a fallu relire la première double page. Il faut dire que la présentation des personnages est pour le moins originale et explosive. Joe Henderson ne s’encombre pas de choses superflues. De toute façon, ce qui manque sera présenté au fur et à mesure. Surtout, cela se fait grâce à une voix-off qu’on identifie vite comme étant celle d’Owen. Rien de très excitant même si le rythme est déjà très élevé. Et puis arrive l’inévitable arrestation et l’apparition d’un nouveau personnage, le diable ! Toute ressemblance avec l’acteur Jason Momoa étant totalement fortuite. Si le rythme ralentit alors, ce n’est que pour mieux laisser le temps au lecteur de comprendre les conséquences de ce pacte faustien. Après, cela repart de plus belle, avec la visite privée de l’enfer et la préparation du braquage. Chose assez inimaginable, on a l’impression que cela n’en finit pas. D’une manière très linéaire, tout s’enchaîne à un rythme tel qu’on en oublie tout ce qui nous entoure : seul compte le résultat ! Ce rythme diabolique n’est pas sans faire penser à celui d’une autre équipe de braqueurs, Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh. Il existe pourtant une sacrée différence. Certes, le casino appartient au diable mais, surtout, tous les voleurs lui ont vendu leur âme et ce n’est certainement pas pour de nobles raisons…. Comme au cinéma et au casino, tout le talent du scénariste consiste alors à cacher son jeu, jusqu’à la révélation. Attendez-vous à des coups tordus et à de sacrés retournements de situation ! Pour faire d’un bon scénario, il faut un excellent album ; il faut le confier à un bon dessinateur et Lee Garbett est un très bon dessinateur. Les personnages sont charmants et attachants. Les décors sont très réalistes. Comme quoi, l’enfer ressemble bien à la réalité. Mais c’est surtout la construction qui marque. Le style comics avec ses grandes cases de tailles et de formes différentes et les inserts disséminés un peu partout sont un pur régal pour les yeux. Cela a également un rôle important dans la fluidité de la lecture et dans le rythme qui va crescendo. Cerise sur le gâteau, le coffre-fort révèle un petit côté fantastique totalement irrésistible.
Sous ses faux airs de remakes faustiens d’Ocean’s Eleven, The Big Burn est une pure bombe ! Un sacré coup de cœur !