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Tremen

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Titre du Tome: Tremen

Tremen
 
Scénario, dessin et couleurs: Pim Bos
Éditions: Dargaud
 
Tremen est un voyage dans l'étrange. Un récit dont on ne ressort pas totalement indemne tant l'univers graphique est pesant et déstabilisant.
 

Il fait gris. Une sorte de brouillard a envahi la terre. Alors que deux hommes bricolent une sorte d'antenne, un troisième, à quelques pas, semble réparer un étrange ballon. Un coup de vent malheureux et le mécanicien s'envole! Il lâche son astronef  pile au-dessus de l'antenne, s'empalant dessus! Ce spectacle, sanguinolent, laisse un drôle de voyageur et sa monture mécanique de marbre. Contraint de se recharger en énergie, ils se rendent dans la ville la plus proche. Malheureusement, ici aussi l'atmosphère est tout aussi grise, morne et inhospitalière. Pour ne rien arranger, le peu de créatures qui y vivent semblent perdre les pédales à son approche, l'obligeant à reprendre sa route à travers de nouvelles terres grises, seul...

Tremen est un véritable ovni. Alors bien sûr, les bases du récit sont un  univers futuriste et post apocalyptique avec ses villes à moitié détruites et ses êtres en scaphandre. Je n'oublie pas la pénombre qui remplit de gris chaque recoin de chaque planche. Il y a cependant bien plus que cela et on trouve de multiples références artistiques. Si certaines sont évidentes ( je pense au bar de Hooper), on a parfois l'impression de voir déambuler Don Quichotte chez Mad Max. C'est profondément déstabilisant car le lecteur n'a absolument rien pour se raccrocher. En effet, Tremen est un récit muet! Un peu comme si l'humanité avait perdu une de ses caractéristiques. Évidemment, cette spécificité renforce l'impression de mélancolie et  de solitude qui règne dans l'ensemble de l'album. Si Tremen avance, il sait peut-être pourquoi mais le lecteur, lui, ne le voit que progresser vers un futur qui ne semble pas beaucoup plus lumineux. En revanche,  s'il en est un qui sait où il va, où il nous emmène, c'est bien Tim Bos qui maîtrise son univers graphique à la perfection, dans la droite ligne de Moebius! Excusez du peu!

Tremen est donc un récit sombre et dérangeant tout autant qu'un album attachant.
Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : LABANDEDU9

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