Nom de la série : Un Panther en Ukraine
Scénario : Seiho Takizawa
Dessin : Seiho Takizawa
Maison d'édition : Paquet
Avec Un Panther en Ukraine, Seiho Takizawa nous plonge dans deux récits captivants qui éclairent des aspects peu connus de la Seconde Guerre mondiale et de ses conséquences en Asie. À travers des destins individuels, l’auteur de ce manga offre une immersion intéressante dans les derniers soubresauts du conflit et ses répercussions sur les soldats japonais.
Le premier récit nous emmène en 1945, à bord d’un sous-marin japonais naviguant sous l’océan Indien. Alors que l’équipage se dirige vers son pays natal, une escale aux Philippines bouleverse la mission d’un militaire en mission secrète et de ses deux acolytes civils. Ces derniers sont des ingénieurs et l’un d’entre eux est allemand. Conscients que la guerre est presque perdue, ils doivent faire face à une réalité qui les dépasse et prendre des décisions cruciales pour tenter d’inverser le cours de la guerre grâce à des innovations qu’ils sont allés chercher en Europe au péril de leur vie...
Le second récit nous transporte en 1950, dans l’après-guerre, où un soldat japonais capturé par les Soviétiques est affecté au démantèlement et à la réparation de chars endommagés... au bout de 5 ans d’emprisonnement. Depuis 1945, celui-ci est en effet balloté de camp en camp, vivant dans des conditions difficiles et devant subir la propagande communiste et les brimades de façon quasi-quotidienne.
Plongé dans cet environnement hostile, il va pourtant tisser des liens inattendus avec des Russes, des indépendantistes ukrainiens et même avec un allemand, ancien conducteur de de Panzer. Etant lui-même ancien pilote de tank, ils vont créer de vrais liens de confiance et d’amitié. Tous ensemble, ils vont lutter pour leur dignité et leur survie.
Le scénario, à la fois sobre et immersif, nous montre les dilemmes et les émotions des différents protagonistes. Takizawa excelle dans la narration et parvient à rendre ses personnages profondément humains. Loin de tout manichéisme, il propose une réflexion sur la guerre, la camaraderie et la résilience face à l’adversité. Avec ce récit, les éditions Paquet enrichissent leur collection Mémoire.
Graphiquement, Un Panther en Ukraine est plaisant grâce à ses traits précis et réalistes. Les décors comme les bases militaires ou les camps de prisonniers, sont très détaillés, renforçant le sentiment d’immersion tout comme les scènes d’action très dynamiques. Grâce à son travail sur les expressions, on devine aisément les différents sentiments par lesquels passent ses personnages comme la fatigue, la peur mais aussi leurs espoirs et leurs doutes.
Au final, ce manga, sorti en 1995 au Japon, est une belle découverte pour les amateurs d’Histoire et de récits humains puisque Takizawa nous rappelle que même au cœur des conflits les plus brutaux il reste toujours une place, même infime, pour l’entraide et l’humanité.
