Nom de la série : Une aventure de Jacques GIPAR
Tome : 12
Titre du Tome: L'étoile filante
Scénario : Thierry DUBOIS
Dessin : Jean Luc DELVAUX
Couleur : Nancy DELVAUX
Couverture : CALLIXTE
Maison d'édtion : Paquet
A l’occasion d’un déjeuner, Jacques Gipar plonge dans ses souvenirs. A la fin de la guerre, il a dû s’enfuir… Thierry Dubois nous dévoile une nouvelle facette de son héros Jacques Gipar à travers sa longue cavale à la fin de la guerre. Une aventure toujours aussi joliment illustrée par Jean-Luc Delvaux qui sait comme personne mettre en avant tout ce qui roulait à l’époque.
Octobre 1956. Jacques Gipar déjeune au café de la paix à Paris. Au détour de la conversation, il aperçoit une silhouette qui lui fait remonter le temps. En avril 1944, il était livreur de journaux pour L’indépendant. De retour de tournée, il est averti de l’arrestation du rédacteur en chef et qu’un journaliste menace de le dénoncer. Il décide donc de se cacher, de partir à la campagne. Alors qu’il passe prendre ses affaires dans l’appartement maternel, il est le témoin de la rafle de la famille juive du quatrième. Sans réfléchir, Jacques va sauver la toute jeune Sarah. Il la cache et, au petit matin, ils partent en direction de Nice, du Sud, de la zone libre, au-delà de la ligne de démarcation. Ils savent que le trajet va être trop long et semé d’embûches. Ils vont rencontrer des gens qui vont les aider et d’autres qui tentent de se faire de l’argent. Mais ils ignorent qu’un milicien parisien a juré de les capturer, coûte que coûte…
Hommage appuyé à Gil Jourdan, les aventures de Jacques Gipar retracent les enquêtes du journaliste de France enquête durant les années 60. Elles sont le prétexte tout établi pour sillonner les routes de France au volant de tout ce que l’Hexagone comptait de carrosseries rutilantes à l’époque. C’est pourtant un récit historique qui nous est raconté à l’occasion de ce 12e opus. Explications.
L’album s’ouvre en 1956 lors d’un déjeuner au café de la paix. Alors qu’il boit son café, Gipar reconnaît une silhouette qui le replonge en pleine guerre. Il s’agit donc pour Thierry Dubois de nous raconter la genèse du Jacques Gipar que nous connaissons maintenant bien. Ce récit emboîté débute au même endroit, place de l’opéra, quelques années plus tôt. Informé qu’il risque d’être dénoncé, Jacques décide de s’enfuir mais, à peine est-il arrivé chez sa mère pour prendre quelques affaires, qu’il constate que son immeuble est cerné par la milice. Rapidement, il comprend que ces hommes ne sont pas là pour lui mais qu’ils effectuent la race d’une famille juive. N’écoutant que son courage, Jacques prend la petite Sarah sous son aile et tous les deux fuient en zone libre. Très réaliste, cette scène est d’une rare intensité, même 80 ans plus tard. Par la suite, c’est à une longue cavalcade qu’on assiste. C’est surtout une sorte de prétexte pour nous montrer les différents véhicules que les enfants vont utiliser. Même si le scénariste prend soin d’insérer des miliciens et des collabos dans son intrigue, c’est une vision très gaulliste qui se dégage de cet album. Cela reste néanmoins une bonne entrée en matière pour comprendre la fin de la guerre. Coté dessin, c’est l’incontournable Jean Luc Delvaux qui officie. Sa ligne claire est extrêmement efficace mais le dessinateur s’amuse aussi à insérer, ici et là, des représentations beaucoup plus réalistes : une carte de France, des panneaux kilométriques ou des devantures de café... Mais ce qui frappe le plus, c’est la qualité de la représentation des véhicules. On savait le dessinateur amoureux des véhicules des 50’s, on découvre qu’il apprécie également tout ce qui roulait durant la guerre : vélo et triporteur parisien, mais aussi locomotive. Ce sont pourtant les véhicules à gazogène, voitures et bus, qui frappent le plus. Une façon de rendre hommage à la résilience française. Les personnages quant à eux sont plutôt caricaturés et cela facilite grandement leur intégration dans l’intrigue. La colorisation est classique et rend hommage aux couleurs vives de certains véhicules civils comme aux couleurs sombres des véhicules militaires.
C’est donc une aventure de Jacques Gipar différente qui nous est comptée dans ce douzième tome, une aventure historique relativement réaliste mais qui conserve son fondamental : rendre hommage aux véhicules d’époque ! pour le plus grand plaisir des lecteurs.