Titre du Tome: Valois Tome 2 Si Deus pro nobis, quis contra nos?
Charles VIII a décidé de conquérir le royaume de Naples. Pour cela, il doit traverser les états italiens qui voient l’arrivée de ce nouvel acteur d’un très mauvais œil. Pour Henri et Blasco, c’est surtout l’occasion de démontrer leur fougue et leur bravoure.Après une ouverture prometteuse, Thierry Gloris et Jaime Calderone poursuivent leur évocation de la Renaissance avec toujours autant de maestria.
Après avoir échappés à Juan Borgia et trouvés refuge auprès de Vitelozzo Viteli, les jeunes Henri de Tersac et Blasco de Vilallonga ont remporté leur première bataille pour la condotta. Si Blasco poursuit son entraînement et ses réflexions sur l'art de la guerre, Henri passe beaucoup de temps dans la couche de la signora Sforza. Loin de ses vicissitudes, Charles VIII, bien décidé à conquérir le
royaume de Naples, commence sa traversée des états transalpins par le duché de Milan. Accueilli par Ludovico Sforza, le jeune monarque apprend rapidement tous les rouages, toutes les ruses de la politique italienne. Face au roi de France, le pape Alexandre VI Borgia craint de plus en plus pour son pouvoir tant spirituel que temporel. Dans cette situation, l’opposition devient rapidement conflit. L'occasion pour la condotta Vitelli, Henri et Blasco de prouver une nouvelle fois leur bravoure. Cependant, les Borgia ont plus d'un tour sous leur soutane et dégainent leurs armes secrètes : Lucrèce Borgia et Gulia Farnèse dont la beauté n'a d'égale que leur intelligence.
L'Italie de la Renaissance est une terre de fantasme : l'héritage romain, les artistes prestigieux et avant-
gardistes, les idées nouvelles allant jusqu'à de nouvelles formes de liberté sexuelle. Plus de 500 ans plus tard, cette période est toujours source d'une importante littérature. C’est tout naturellement que l'historien Thierry Gloris s'est donc attaché aux dernières heures du Moyen-âge et au basculement de la péninsule vers la Renaissance. Le point fort du scénariste est de mélanger la petite histoire à la Grande. C'est ainsi qu'on suit les tribulations d'un gentilhomme catalan défroqué par la force des choses et d’un nobliau français sans le sou. Se détestant au premier regard, ils vont être contraints de faire cause commune et de mettre leur courage et leur vaillance au service du plus offrant. Dans ce deuxième volet, le plus offrant n’est autre que le roi de France, Charle VIII qui, fort de son inconstance, décide de fourrer son nez dans le nid de serpents que constitue l'Italie du XVe siècle. Ils deviennent donc ses fers de lance qui vont s’opposer à un farouche adversaire : le pape Alexandre VI Borgia, bien secondé par ses enfants et sa maîtresse, la sublime Giulia Farnèse. Si sa beauté légendaire, le portrait qu'en offre Jaime C
alderon va faire chavirer bien des cœurs. Le dessinateur espagnol parvient avec brio à rendre toute l'ambiguïté de l'époque et des personnages. Aux affres des cours répondent les conditions de vie des soldats et des paysans. La richesse des rois et des Princes n'a d'égale que la simplicité des mercenaires. Et puis, il y a le choix des cadrages et la mise en page et, une nouvelle fois, Jaime Calderon nous régale ! Alternant plans larges et gros plans, optant pour des constructions lorgnant parfois outre-Atlantique, il nous propose un récit digne des films de cape et d'épée de la grande époque tout en conservant énormément de finesse et d'élégance dans le trait.
Si l'ouverture laissait présager d'une série prometteuse, ce deuxième opus vient confirmer l'énorme potentiel de ces
Valois. Je n'aurai donc un seul mot : « Vive les
Valois ! »