Une croisière sur un gigantesque paquebot est synonyme de plaisir et de joie. Sauf quand un virus mortel vient à se propager et semer la mort. Un nouveau triptyque signé Sylvain Ricard et Rica qui place le lecteur dans l’angoisse de la réalité.
Au petit matin, dans une cité HLM, une patrouille de police investit les lieux. Vêtue de combinaisons anticontamination, la patrouille se déplace en ordre de combat et prend pour cible un immeuble. Ils montent les escaliers quatre à quatre pour pénétrer dans un appartement où une femme est en train de prendre son café tranquillement. Ils sont à la recherche d’un certain Guillaume qui travaille dans un labo de recherche où s’est produit un accident. Malheureusement leur suspect n’est pas là, il a disparu depuis l’accident.
Nous retrouvons le dénommé Guillaume sur un paquebot de croisière. Mais loin d’une partie de plaisir, guillaume est en fuite, ce qui ne l’empêchera pas de faire la connaissance de la déjantée Emma et de passer du bon temps. Sur le paquebot, toutes les classes sociales et ethniques sont représentées. L’ambiance est cool et détendue, surement due à l’organisation de la première croisière techno, jusqu’au jour où un mal étrange envahit les couloirs. Les premiers malades commencent à encombrer l’infirmerie, atteints par une curieuse poussée de pustules dans le cou qui leur provoque des crises de démence et des saignements.
L’histoire débute sur les chapeaux de roue par l’intrusion de la police dans cette cité. Le décor et l’action sont rapidement plantés, ce qui permet de donner du rythme et de se plonger pleinement dans l’intrigue. Le passage à la croisière permet de ralentir le rythme et de faire venir en même temps toutes les interrogations au sujet de Guillaume. Petit à petit on découvre un personnage qui au début semble dépressif, angoissé mais qui finit par se lâcher dans les bras d’Emma. Mais cependant, quel est véritablement son rôle ? Est-il un manipulateur, un fou dangereux ou simplement un porteur de virus malgré lui. Le voile reste entier durant ce premier tome et le suspense reste entier pour la suite.
Le sujet est habillement sympathique à suivre même si ce n’est pas novateur, il est toujours prenant de retrouver une population dans un huis clos, coupée du monde où la survie devient le quotidien. Ce type d’environnement permet ainsi de traiter tous les aspects comportementalistes de l’humanité. Tout porte à croire que les volumes suivants vont monter en puissance.
Une seconde lecture permet de faire ressortir un sujet beaucoup plus politique sur le financement des recherches entre nations pour trouver le Virus le plus foudroyant et le plus mortel. Une véritable course à l’armement chimique.
Côté graphique, l’ambiance noir et blanc renforce cette atmosphère angoissante. Le dessin de Rica est assez particulier, il mixe des décors très droits et des personnages quasiment toujours en mouvement, ce qui donne des proportions non dépourvues de questionnement.
Globalement, Sylvain Ricard signe une histoire prenante et qui ne lâchera pas le lecteur jusqu’à la dernière page. Les quelques pages preview du tome 2 permettront de patienter en espérant que le Virus ne se propage pas d’ici là.