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Voleur d'amour Voleur d'amour

Voleur d'amour

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Nom de la série : Voleur d'amour
Scénario : Yannick CORBOZ
Dessin : Yannick CORBOZ
Couleur : Yannick CORBOZ
Maison d'édtion : Glénat

A chaque étreintes, Adrian aspire l’amour, le passé et la vie de sa partenaire. Si cela lui assure santé et longévité, il perd tout doucement la notion du Bien et du Mal. Et puis, tout cela n’est rien sans Amour… Yannick Corboz, toujours aussi magistral, adapte avec génie l’œuvre de Richard Malka.
A peine se sont-ils retrouvés, à peine sont-ils tombés amoureux, qu’Adrian Von Gott rédige une lettre d’adieu à celle qu’il aime, Anna. Malheureux de ne pouvoir toucher l’être aimé, il lui raconte son existence. Il est né au XVIIe siècle à Venise. Après une enfance malheureuse marquée par la mort de son frère et de sa sœur aînés, Adrian découvre, par hasard, le vertige de l’amour. Alors qu’il doit rentrer dans les ordres, il se retrouve sur la place Saint-Marc aux côtés de Clélia. Tous deux sont mal à l’aise dans cette foule dense et, ensemble, ils fuient dans un cadre plus calme. Tout naturellement, leurs lèvres vont se rapprocher et pour Adrian, ce baiser va transformer son existence. À chaque étreinte, il aspire l’énergie de sa partenaire, il lui vole son amour, son passé. Il en tire des capacités extraordinaires de puissance, de résilience, de longévité. C’est grisant ! Mais cela laisse des traces : ces victimes sombrent dans une forme de folie. Lui perd toute notion du bien et du mal. C’est pour cela qu’il est contraint de quitter la Sérénissime pour Constantinople. Suivront le Paris de la révolution, l’Afrique et les États-Unis. De son côté, Anna, de plus en plus intriguée par cet homme qu’elle a l’impression de connaître et qui a un comportement si particulier, mène sa petite enquête…
Après avoir collaboré avec Wilfrid Lupano (L’assassin qu’elle mérite, Célestin Gobe la lune) et Stefen Desberg (Les rivières du passé), le génial Yannick Corboz revient avec une double casquette : il adapte et dessine le roman de Richard Malka, Le voleur d’amour. Au premier regard, on constate que cet ouvrage va détonner dans les rayons. Son format, la texture de sa couverture et son dessin assez énigmatique ; nul doute que ce bel objet va être une star des cadeaux au pied des sapins. De plus, le ramage vaut largement le plumage. A peine ouvert, on découvre un couple au cœur de Manhattan. Si l’homme sort de la pièce, c’est pour écrire une sorte d’autobiographie et, immédiatement, on change d’époque et on se laisse compter sa vie totalement extraordinaire. On rencontre ses parents, sa fratrie et les mystères de sa conception à travers une narration si précise qu’on a l’impression qu’il y assiste. Cette exposition, assez lente et longue, plante le personnage principal. Lorsqu’il prend enfin conscience de son pouvoir, l’intrigue s’emballe mais électeurs conserve les pieds sur terre grâce à des retours au récit-cadre. On suit donc l’errance d’Adrian car comme lui, on ne sait pas pourquoi il est comme ça, ni quel est son but. Mi Dracula, mi Grenouille (Le parfum), on s’attache à ce héros tourmenté. Côté dessin, c’est tout simplement sublimissime ! Le trait enlevé et nerveux fait merveille lorsque le rythme s’emballe, les décors extérieurs nous font parcourir le monde et la gente féminine est d’une sensualité extrême. Comme à son habitude, Yannick Corboz colorise ses planches à l’aquarelle directe. Bien évidemment, cela participe aux charmes de l’album mais également à marquer les diverses époques et les allers-retours entre le récit-cadre et les récits enchassés. C’est ainsi que la Venise des débuts nous apparaît très froide et dure, alors qu’on sent la chaleur de l’Afrique.
Pour une première œuvre en solo, Yannick Corbeau se frappe fort, très fort, et le Père Noël risque bien de dévaliser les rayons des librairies.

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

Nombre de chroniques publiées : 39