Nom de la série : volunteer
Scénario : Muriel Sevestre
Dessin : Benoit Springer
Couleur : Benoit Springer
Maison d'édtion : Delcourt
Avec Volunteer, le duo Sevestre/Springer nous plonge dans une trilogie aussi intrigante que troublante, désormais réunie dans un bel intégral. Une lecture qui, sans faire de bruit, laisse une empreinte durable.
L’histoire démarre en 1987 : une fillette mutique est retrouvée dans une gare de triage, une plaque marquée "VOLUNTEER" à la main. Quinze ans plus tard, elle est devenue physionomiste dans un club new-yorkais. Le réel commence alors à se fissurer, laissant filtrer une part de surnaturel, de vampirisme... Mais loin des clichés habituels. Ici, les vampires sont plus symboliques que spectaculaires. Ils incarnent l’oubli, la solitude, et surtout les blessures d’une mémoire enfouie.
Le scénario joue la carte de la lente révélation. Muriel Sevestre prend son temps pour dérouler une intrigue faite de silences, de regards, d’interstices. Ici, ce n'est pas l'action qui prime, mais l'atmosphère.
Côté dessin, Benoît Springer fait évoluer son style au fil des pages. Commençant par un style réaliste et sombre, presque cinématographique pour s’ouvrir, petit à petit vers un trait plus épurés, plus expressifs. Cette transformation graphique accompagne la mutation narrative du récit, qui glisse peu à peu vers l’intime.
Volunteer est une œuvre discrète, mais qui mérite qu’on s’y attarde. Entre thriller psychologique et conte vampirique, elle explore l’identité, la mémoire et la reconstruction de soi avec pudeur et profondeur. Un récit court, cohérent et touchant. Un album qui conviendra aux lecteurs qui aiment les BD qui ne se contentent pas de divertir, mais qui cherchent à dire quelque chose de plus.