Titre du Tome: West Legends 3. Sitting Bull
Pénétrer dans les Black Hills lorsqu’on est blanc, c’est entrer dans un territoire hostile gardé par la légende Sitting Bull. Cela, des chasseurs d’or sans scrupule vont l’apprendre à leurs dépens.Olivier Péru et Luca Merli signent rien de moins que le meilleur album de la série West Legends.
Sitting Bull, autant chef que légende Sioux, est sur le sentier de la guerre. Avec quatre de ses meilleurs guerriers, il remonte une piste difficile. C'est alors qu'ils tombent sur un blanc, lui-même victime d'une
embuscade. Ce visage pâle n'est pas un inconnu. C'est un ancien soldat sudiste qui a passé un an comme otage de la tribu Oglala. C’est un homme perdu que les Indiens ont surnommé Butterfly Heart. Prisonnier, le soldat explique à ses geôliers que son détachement s'était aventuré sur les terres sacrées à la poursuite d'un mystérieux groupe mais que ce dernier a été le plus vif. Rapidement, il comprend que son gibier et celui des Sioux ne fait qu’un mais il ne parvient pas à apprendre qu'il est. Peu de temps après, les indiens tombent dans une embuscade dont ne sortent vivants que Sitting Bull et Butterfly Heart. Ils n'ont pas le choix, ils vont devoir faire équipe, ils vont devoir se faire confiance mais à deux, seul Wakan Tanka sait de quoi ils sont capables...
Avec les westerns, le schéma est bien souvent le même : les gentils blancs victimes de la sauvagerie des Peaux Rouges. Il
faut dire que la propagande a longtemps diffusé ces idées. Il ne faut pas moins de deux pages d’introduction à Olivier Peru pour remettre les idées du lecteur dans le droit chemin. Les colons ont bel et bien failli à leurs promesses et cela à de nombreuses reprises. Fort de ce constat, le scénariste nous immerge directement dans un jeu de piste. Si on ignore qui est le gibier, on comprend rapidement que les dés sont pipés. Puis vient la rencontre qui sera déterminante pour le bon déroulement de l'intrigue. Elle est plutôt paisible, ce qui confirme bien la grandeur d'âme des deux héros. Surtout, le lecteur profite de ces quelques instants de calme car la suite confère plus au rythme de la chevauchée fantastique qu’au Beau Danube Bleu et les scènes de guet-apens succèdent vivement à celles de fusillades. Déjà évoqué dans l'introduction, l'album questionne également sur l’identité de chacun et sur le but qu'il poursuit dans l'existence. C'est Sitting Bull qui nous ouvre les yeux et nous incite à rejeter l’appas de l'or et du gain. Oh bien sûr, ce n'est certainement pas l'album qui vous fera changer de vie mais il contribuera à nous faire réfléchir sur nos priorités. Le dessinateur qui met en images cette histoire de cowboys et d’Indiens est davantage connu pour son travail de colorisation. Néanmoins, je vous invite à bien retenir son nom car on devrait en entendre longtemps parler. Lucas Merli signe en effet un album en tout point remarquable. Les forêts du Grand Ouest sont
autant de refuges que de pièges et les scènes d'action sont mises en page avec énormément de dynamisme. Mais ce qui marque le plus chez le jeune dessinateur italien, c'est sa capacité à imaginer et dessiner une impressionnante brochette de méchants, dignes de James Bond. Évidemment, la colorisation sait se mettre au diapason offrant des atmosphères variées mais toujours justes.
Pour ce troisième opus de la collection
West Legends, Olivier Péru et Luca Merli frappent un grand coup en nous offrant rien de moins que le meilleur album de la série.