Nom de la série : Whisky
Scénario : Bruno Duhamel
Dessin : David Ratte
Couleur : Atomix
Maison d'édtion : GRAND ANGLE
Les vies de Théo et Amir se résument à une quête pour survivre jusqu’au jour où un petit chien baptisé « Whisky » va venir perturber le quotidien du duo. Un bon moment de lecture, sans prise de tête mais avec quelques sujets de fond sur notre société.
Amir et Théo vivent sous les ponts et plus précisément dans deux baraquements qu’ils se sont aménagés. Théo l’ancien a une forte personnalité, c’est un philosophe qui tente d’inculquer à son compagnon d’infortune les bonnes pratiques de la survie. Amir quant à lui est immigré kurde, la langue lui pose des problèmes mais pas autant que les ordres de Théo. Mais pour le moment, les deux hommes ont le même objectif, celui de trouver de la nourriture. Amir part sur le marché pour chaparder quelques fruits et pain, tandis que Théo se met en tête de voler un poulet à la rôtisserie. Bien entendu, les deux hommes ne tardent pas à avoir la police à leurs trousses. Après une folle course poursuite où ils vont réussir à semer leurs poursuivants, Théo et Amir vont tomber sur un petit chien sorti de nulle part mais dont l’allure fait penser qu’il est loin de connaître la misère comme eux. Théo tombe sous le charme et souhaite le garder alors qu’Amir qui a peur des chiens est contre cette idée.
Bruno Duhamel, que cela soit au scénario ou au dessin, est un fabuleux conteur d’histoires comme le prouvent ses dernières parutions comme « Deux sœurs », «#Nouveau contact » ou « Jamais » pour ne citer qu’elles. Alors quand une nouveauté sort avec cet auteur et qu’elle est également associée à un autre auteur talentueux en la présence de David Ratte (Réfugiés climatiques & castagnettes), on ne peut que s’attendre à une belle histoire.
Sous l’œil amusé de deux compagnons d’infortune qui vivent dans la rue et avec la présence de quelques scénettes comiques, le duo d’auteurs dépeint, en toute bienveillance et sans méchanceté ni voyeurisme, une satire de notre société avec des sujets comme l’immigration, les jeunes, la pauvreté humaine et à contrario la richesse à travers le petit chien. Cela donne au final une belle romance où l’amour et l’amitié tiennent une place importante.
Cet ouvrage habilement mis en scène permet aux lecteurs de passer un très bon moment grâce à la légèreté de la mise en page qui fait passer les messages sans agressivité.
Duhamel et Ratte confirment leurs statuts de conteurs spécialisés dans les gens à priori ordinaires mais qui ont toujours quelque chose à dire ou à vivre dans cette société conformiste.