Nom de la série : Zen sans maitre
Scénario : Frenck MEEUWSEN
Dessin : Frenck MEEUWSEN
Couleur : Frenck MEEUWSEN
Maison d'édtion : Anspach
Récit autobiographique et découverte de la philosophie zen, cet album est un excellent récit d’initiation mâtiné de culture extrême orientale.
Enfant, Frenck découvre un étrange livre dans la bibliothèque familiale. Il s’agit d’un essai sur le bouddhisme zen. Et ce qui surprend le gamin, c’est que l’auteur demande quel est le son d’une main qui applaudit seule. Pour l’élève d’un vieux moine missionnaire qui fume en classe, c’est une véritable gifle. Tout doucement, il va se plonger avec curiosité dans la culture extrême-orientale. Arrivé à l’âge adulte, il va avoir l’opportunité de séjourner au Japon. La bourse du programme éducatif pour jeunes talents artistiques étant insuffisante, il va devoir travailler dans l’animation. Son principal loisir sera alors les sorties zen dans les jardins et autres monastères. De rencontres en visites, il va tout doucement approfondir sa connaissance du zen…
Il est peu dire que le lecteur est quelque peu perdu à l’ouverture de ce roman graphique. L’artiste débute par la réalisation-explication d’un jardin zen avant de faire la critique du tourisme de masse et de la société en général. Arrive alors le premier flashback dans lequel il nous présente sa première rencontre avec le zen. Ça y est ! On l’a notre thème ! Remarquez qu’il est en gros sur la couverture ! Plus sérieusement, cette autobiographie est un exemple de construction en tiroir. 55 pour être précis. C’est le nombre de « haïkus », ces petites saynètes tantôt drôles, tantôt féroces qui vont nous raconter l’enfance et la vie d’un jeune artiste néerlandais au pays du Soleil-Levant. On a tendance à s’y perdre un peu mais cela correspond bien à l’ambition du projet : pas de maître. Même pas celui du temps. On suit donc les rencontres du jeune homme, on partage ses états d’âme et ses questionnements et on s’adonne à certains éléments de la philosophie zen. Le dessin est profondément influencé par David B. Si il a été initialement publié en noir et blanc, cette version francophone a été colorisée par le dessinateur. Cela facilite la perception des flashbacks et n’entrave en rien sa lecture. La construction gaufrier est assez classique et omniprésente. Les vides deviennent aussi parlants que les décors et les bulles et on prend plaisir à évoluer aux côtés de Frenck.
Je me méfie toujours des récits devant nous amener vers la plénitude. Pourtant, ce Zen sans maitre est différent. Il nous invite juste à nous ouvrir sans nous contraindre à quoi que ce soit. Et ce n’est pas si facile que ça.