La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Et si demain l’air devenait irrespirable mais les gouvernements en poste ne faisaient rien, qu’adviendrait-il de la population. Un ouvrage en deux tomes qui amène à réfléchir tout en passant un bon moment d’intrigue. 
 
 
Dans les profondeurs d’un monde englouti, à 150 mètres de fond, un sous-marin transportant des explosifs est à la recherche d’une base secrète mais il va vite sortir des radars. A la surface dans une salle d’interrogatoire, Skief est en mauvaise posture, attaché sur une chaise, il subit les coups de ses bourreaux et en particulier ceux d’Urban Yeiger le chef de la sécurité du comité central des responsables. Skief est accusé d’être un espion pour le compte des rebelles du réseau. Yeiger et ses hommes veulent lui faire avouer la localisation de la base principale du réseau. Mais l’espion ne dit rien et n’étant plus d’aucune utilité, il se voit confié à un robot policier qui va l’emmener à l’extérieur. Il va s’en suivre deux secondes de souffrance pour Skief qui à la suite de la première respiration va s’étouffer, l’air extérieur étant irrespirable pour l’homme. Peu de temps après, sous les yeux masqués des habitants, un avion, dont la fonction est de percer les nuages pour faire apparaître le ciel bleu et faire venir de l’air, va être victime d’un nouvel attentat. Pour démanteler le réseau de rebelles, Yeiger va tenter un coup de poker en demandant à Troy Denen de se faire passer pour le terroriste que tout le monde recherche afin d’infiltrer la base des rebelles et atteindre sa responsable Shanice Abendale.
 

 
Cette nouvelle histoire en deux tomes proposée par Philippe Pelaez ressemble à une histoire de science-fiction d’anticipation, or le récit se situe en 1930. L’auteur a imaginé un monde où des météorites se seraient écrasées sur un sol gelé du permafrost libérant ainsi, par l’effet de la chaleur, des gaz rendant l’air irrespirable. Outre ce fait géologique, l’auteur va conserver le contexte historique des années 30 et plus particulièrement la montée du nationalisme. Ainsi le gouvernement en fonction à savoir le comité central possède toutes les iconographies du sujet, casque à pointe pour les soldats, aigle sur les drapeaux et des méthodes tyranniques pour gouverner. D’où ensuite la création d’un réseau de rebelles et d’attentats pour lutter contre le gouvernement en fonction.
Le décor est planté, le premier volet positionne le lecteur auprès du gouvernement en poste et fait passer les rebelles pour de véritables trouble-fêtes. Un contexte plutôt original qui dans les premières pages ne semble pas être plus surprenant que cela mais qui amène son lot de surprises au fur et à mesure qu’avance la lecture pour finalement rendre le lecteur accroc et dans une attente inqualifiable du deuxième volet.
 

A travers ce sujet et peut être sans le vouloir, Philippe Pelaez soulève le problème du réchauffement climatique et plus particulièrement du dégel des terres qui contiennent depuis des millions d’années toutes sortes de virus qui peuvent faire surface lors de la fonte des glaces.
Pour réaliser cet album, Philippe Pelaez s’est associé à son collègue espagnol Francis Porcel avec qui il a déjà réalisé 4 collaborations dont « Pinard de Guerre » et « dans mon village on mangeait des chats ». Cette collaboration se ressent car l’album est fluide, le découpage de Francis Porcel dynamique, avec une mise en couleur chaude, alternant avec facilité les décors terrestres urbains et les fonds marins.
Une très belle réussite et une belle surprise pour cet album qui amène à réfléchir tout en passant un bon moment d’intrigue. 

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