La bande du 9 : La communaut du 9ème art

B n’est pas un militaire comme les autres, quiconque croise son chemin finira en tartare. Cet être mi-homme mi-dieu n’est pourtant pas une machine de guerre créée de toutes pièces mais un homme qui a traversé le temps et qui est en quête de son passé pour mettre fin à son immortalité.
 
 
Sous une pluie battante, un homme est là, assis sur un banc, la tête tournée vers le sol. Seuls les phares d’une voiture l’on fait réagir, il relève la tête et alors se souvient de cette journée dans l’hélicoptère. En compagnie de ses camarades de feu, ils attendent pour sauter et partir à l’assaut. Tous sont équipés pour attaquer et se défendre. Tous sauf notre homme qui n’a pas de casque ni de protection particulière. Il semble également peu se soucier des ordres en partant à l’assaut le premier. Pas à douter qu’il est différent même dans sa manière de combattre. Les balles ne semblent pas avoir d’effet sur lui. En revanche il possède une force surhumaine, éclatant les crânes de ses adversaires à mains nues. La petite équipe poursuit sa progression à travers les bâtiments, semant les morts en pagaille. C’est un véritable massacre, une boucherie, notre homme semble être en transe, il démembre, explose les mâchoires, arrache les organes de ses ennemis encore plus vite qu’il ne faut de temps pour l’écrire. Au final, le groupe de militaires est là pour retrouver un certain président sud-américain. Mais ce dernier est déjà en route pour l’aéroport. Tout semble perdu jusqu’à ce que notre homme saute par la fenêtre de l’immeuble, retombe sans dommage sur une voiture et prenne les commandes d’un blindé après s’être débarrassé de ses occupants de manière peu courtoise mais efficace. Après quelques balles supplémentaires dans le corps et une explosion qui va lui arracher la moitié du visage, notre homme arrive sur le tarmac et va mener sa mission à terme et empêcher le président de décoller. Pour ce dernier il va être maintenant difficile de voyager avec la tête explosée et les organes éparpillés dans l’habitacle de l’avion. Pour notre homme, la mission est terminée, c’est le repos du guerrier, une petite pilule régénérative et retour au bercail.
 
 
Cet homme plus connu sous le nom de B est un être mi-mortel, mi-dieu au service du gouvernement américain. D’un côté, il sert l’Etat dans des missions dépassant l’entendement, et espère de l’autre obtenir la vérité sur ses origines et abandonner sa condition d’immortel. Avec l’aide d’un staff médical, il va remonter dans ses souvenirs lointains de 80 000 années pour trouver les détails de sa naissance.
B est né de l’imaginaire des scénaristes Matt Kindt et l’acteur Keanu Reeves qui se lance ici dans son premier comics. On ne va pas se cacher que l’histoire de ce nouveau Highlander pourrait tenir la route et que le pitch est jouable mais que le fond ne semble pas dans ce premier volume assez creusé et que c’est avant tout de la violence à outrance qui prend le pas. Certes, il faut de l’action, de la violence pour bien montrer la différence entre B et un simple soldat mais là, c’est vraiment trop, cependant les extrémistes du gore apprécieront.
 


D’autant que le dessinateur Ron Garney ne masque rien et place le lecteur au cœur de boyaux des victimes de B. Son dessin dynamique et ses découpages rythmés collent parfaitement à la situation. Point positif en fin d’album, les auteurs commentent et détaillent chaque planche avec leurs intentions, permettant ainsi une deuxième lecture beaucoup plus intrusive et intéressante qui supplante la première impression.
Brzrkr, un nom imprononçable, une histoire hyper violente, un passé mystique, beaucoup d’éléments qui donnent un petit quelque chose de vouloir en découvrir plus.

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