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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article Echecs

Echecs

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Echecs
 
Scénario, dessin et couleurs : Victor L. PINEL
Éditions : Grand Angle

 
La vie, c’est comme les échecs ; les gens sont autant de pièces au caractère différent.
A partir de  cette idée, Victor Lorenzo Pinel nous propose un récit choral extrêmement bien construit autour de personnages attachants et de la notion d’Amour. Un roman graphique très agréable à lire, et à relire.
 

Après une rupture difficile, Samir a décidé de faire quelque chose pour briser sa solitude : il est bénévole dans une maison de retraite. C'est ainsi qu'il fait la rencontre de madame Dubois. Elle aussi est seule mais c'est parce qu'elle refuse la compagnie des « vieux ». Condamnée par essence, elle cherche les limites, et les derniers plaisirs de la vie que lui refuse obstinément l'institution. Obstiné, Samir finit par trouver la faille dans la carapace de la retraité grâce aux échecs. S’il apprend très rapidement les pièces et leurs déplacement, il n'arrive pas à battre son aînée. Il faut dire que les liens entre ces petits morceaux d’ivoire et les personnes qui les entourent sont criants car après tout « la vie, c'est comme les échecs ; facile à apprendre, amusant à jouer, difficile à gagner et impossible à contrôler… »
 
Quand il est question d'échecs, je pense immédiatement à l'excellente nouvelle de Stefan Zweig. J'ouvrai donc cet album à la fois enthousiasme de par sa 4e de couverture et angoissée par la comparaison avec ce chef-d'œuvre. Après une première page totalement énigmatique, le chapitre 1 s'ouvre sur la présentation de madame Dubois. Sous ses faux airs de Tatie Danielle, elle cache une blessure et une crainte de mourir. Avec Samir, un accompagnant bénévole, elle va tout doucement s'ouvrir et reprendre goût à la vie. C'est leur relation autour des échecs qui va servir de fil rouge à l'album. A travers eux, Victor L. Pinel nous raconte une partie d'échec à taille réelle où Benoît et Cécile deviennent des pions, presque, sans importance à la capacité de mouvement limitée, où Lys est aussi indomptable que le cavalier et où un acteur incarnant un professeur Don Juan est surnommé King ! Fonctionnant par chapitre correspondant à autant de parties, l'intrigue se déroule en récit choral tous construit sur le même modèle. On suit donc les vies amoureuses de simple Quidam ou de personnalités plus importantes dont les caractères sont en tout point semblable à ceux des pièces d'un jeu d'échec. Sans se rendre compte, on s'immerge dans cette partie, tantôt jouant la défense, tantôt en se projetant en attaque. Quant à la morale de cette histoire, c'est à la fois une superbe leçon de vie et une philosophie somme toute assez efficace. Côté dessin, le trait réaliste du même Victor L. Pinel est complètement adéquat. Les personnages, parfois un peu caricaturés, sont très attachants et on se retrouve obligatoirement dans l'un ou l'autre. Les décors sont variés, les cadrages aussi et la construction ne manque pas d'originalité. Les changements de personnage sont fluides car, d'une part les héros et héroïnes ne sont pas confondables et, d'autre part, il y a des variations subtiles de couleurs. Les univers des uns des autres sont aisément identifiables et le tout est parfaitement en lien avec l'intrigue.
 
Quand il est question d'échecs, j'aurais dorénavant une nouvelle référence avec cet album extrêmement bien construit, extrêmement bien illustré et extrêmement touchant.


Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9


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