La bande du 9 : La communaut du 9ème art

 
Plongez dans les rues nocturnes de Shimokita où un lycéen effacé se métamorphose en redoutable « chasseur de yankees » grâce à ses techniques de boxe, dans une quête bouleversante pour trouver sa place et se sentir vivant.

 

L’histoire tourne autour de Yû Kamishiro, un lycéen effacé et maltraité, qui devient mystérieusement connu sous le nom de « chasseur de yankees » après avoir défait plusieurs voyous grâce à ses techniques de boxe. Intrigués par ce jeune homme au physique ordinaire, les groupes de yankees se lancent à sa recherche, ignorant que le chasseur tant recherché est en réalité un lycéen fragile en quête de sa propre identité.

Dès les premières pages, Kouji Mori suscite la curiosité des lecteurs en présentant les différents personnages qui gravitent autour du chasseur de yankees. On se demande qui est vraiment Yû, d’où vient-il, et quel est son but ultime. Mori, avec une narration introspective, plonge profondément dans la psychologie de son personnage principal. Il nous offre ainsi un regard saisissant sur les pensées de Yû, révélant ses motivations et les raisons qui l’ont poussé à embrasser la voie de la boxe. Holyland explore la quête de Yû pour trouver sa place dans un monde où il se sentait autrefois insignifiant et exclu. Cette thématique, chère à l’auteur, se retrouve également dans ses œuvres ultérieures telles que Suicide Island et Genesis.
 

Malgré des dessins qui peuvent sembler classiques, l’art de Mori trouve sa force dans la fonctionnalité visuelle. Les expressions de Yû et sa physique peu imposante sont parfaitement rendues, renforçant ainsi l’authenticité du personnage. De plus, l’auteur accorde une attention particulière aux détails des combats, offrant aux lecteurs des moments d’action dynamiques. Les techniques de combat sont bien représentées, et Mori n’hésite pas à expliquer les subtilités de cet art, que ce soit la boxe, le judo ou les différentes approches martiales propres à la rue.

À travers Holyland, Kouji Mori nous offre une entrée en matière prometteuse. L’histoire captivante et la psychologie complexe de Yû nous plongent au cœur de sa quête d’identité et de sa volonté de se sentir vivant dans un monde parfois impitoyable. La série pose les bases d’un récit cohérent et réfléchi, caractéristiques des œuvres de Mori. L’édition française, fidèle à l’originale japonaise, offre une présentation sobre et soignée, avec une traduction précise qui met en valeur les pensées et la psychologie du personnage principal.
 

Holyland est bien plus qu’un simple manga sur les combats de rue. C’est un voyage émotionnel qui explore les thèmes universels de l’identité, de la recherche de sa place dans le monde et de la volonté de se sentir vivant. Kouji Mori nous offre une œuvre sincère et captivante, témoignant de son talent en tant qu’auteur accompli. Alors que l’on plonge dans les pages de Holyland, on se retrouve nous-mêmes confrontés à nos propres luttes intérieures et à notre désir profond de trouver notre propre voie dans ce monde chaotique.

Dans le paysage du manga, certains auteurs laissent une empreinte grâce à leurs œuvres marquantes. Kouji Mori est l’un de ces auteurs dont la carrière a pris son envol tardivement, mais qui a su captiver les lecteurs avec des récits profonds et réfléchis. Alors que Mori a récemment été choisi pour poursuivre l’œuvre de Kentarô Miura sur Berserk, il est important de revenir sur la toute première création de cet auteur talentueux : Holyland.
 

Publié initialement en 2000 dans le magazine Young Animal, Holyland est une série en 18 volumes qui plonge les lecteurs au cœur du quartier nocturne de Shimokita, un lieu vibrant et parfois violent.

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