La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Sur la Lune soviétique, les Vors font toujours la loi. Mais la petite graine de la révolte est plantée et elle risque bien de se transformer en une véritable révolution !
Un tome de transition dans lequel les scénaristes dévoilent tout doucement leurs cartes et toujours aussi joliment mis en image par Jean Michel Ponzio.
 
En cette année 1980, les Républiques Socialistes Soviétiques d'Europe et leur allié, l'URSS dominent le monde. Ils tirent leur richesse de l'hélium 3, le principal combustible sur terre. Cet hélium est exploité sur la Lune grâce à des Zeks, des prisonniers politiques condamnés aux travaux forcés, condamnés au goulag. Surtout, afin d'assurer la sécurité sur place, les geôliers ont été choisis parmi les Vors, la mafia russe extrêmement violente. C'est dans ce contexte que trois nouveaux prisonniers sont arrivés sur le satellite terrestre. Il y a Miki, le neveu du chef Vor, Babette Goss, journaliste dissidente qui charme les cœurs et fait tourner les têtes et enfin Félix Ardan. Contrebandier, il est tombé pour avoir refusé d'être protégé, de payer une protection. Il souhaite juste se tenir convenablement pour revenir sur terre le plus rapidement possible. Malheureusement pour lui, il semble attirer les ennuis. Ennuis qui risquent de faire de lui un véritable révolutionnaire.

Pour fêter le 40e tome, les scénaristes Fred Duval et Jean-Pierre Pecau avaient sûrement envie d'un retour aux sources. En effet, il y a quelques années de cela, ils avaient lancé, accompagné de Philippe Buchet, une série prometteuse sur une idée originale : l'uchronie. C'est ainsi que les Soviétiques avaient damné le pion aux Américains de Kennedy en étant les premiers hommes sur la Lune. Ici, si l'idée d'une Lune soviétique est équivalente, le nœud historique est un peu divergent . Il semblerait que les Soviétiques se soient imposés à la suite de la révolution russe. Pourquoi ? Comment ? Si les réponses à ces questions sont brièvement évoquées à l'ouverture de ce second tome, elles restent plus floues mais relativement peu importantes car nous sommes 60 ans plus tard, en 1980. La Lune s’est transformée en goulag d'un nouveau genre où les prisonniers se tuent à extraire l'hélium 3, dont l'Europe Soviétique tire sa puissance hégémonique. Ingénieux, les dirigeants se sont alliés avec les Vors, la mafia russe, dans Beria, le bras droit de Staline a fait les matons tout puissants de la Lune. C'est dans cet univers oppressant que nous suivons Félix Ardan, petit contrebandier tombé autant par bêtise que parce qu'il faisait de l'ombre au mafieux. Alors qu'il ne souhaiterait qu'être un détenu modèle, le sort semble lui coller les emmerdes aux baskes. Il y a Miki, le neveu du chef Vor mais surtout Babette Goss, une journaliste dissidente. Si elle ne laisse pas Félix insensible, il préfère se tenir à l'écart du marigot. Mais lorsqu'elle est obligée de tuer un Vor, il n'hésite plus d'une minute et la suit. Il va rapidement découvrir qu'elle n'est pas tout à fait ce qu'elle prétend.
C'est donc un excellent album de transition que ce deuxième Lune rouge dans lequel les scénaristes dévoilent tout doucement leurs cartes. L'ensemble est rehaussé par le trait toujours aussi réaliste et spectaculaire de Jean-Michel Ponzio. Trait qui n'est pas sans faire penser à certain roman-photo pour ce qui est des personnages avec un jeu magistral sur l'éclairage. En revanche pour ce qui est des décors, le dessinateur opte pour un trait beaucoup plus classique mais tout aussi efficace!

C'est donc un très bon album qui lance le dernier étage de la fusée Lune Rouge en apothéose. On a hâte !

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