La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Scénario : Larry Hancock
Dessin : Michael Cherkas
Éditions : Delcourt
 

 

Un clin d'oeil aux strips américains des années 30 et à la BD belge (et sa fameuse ligne claire).
Le graphisme atypique et immersif, nous plonge au cœur de l'Amérique des années 50 en pleine guerre froide où la couleur du danger était rouge. Il y a quelques mois, Matt Sinkage a vécu un épisode troublant, un trou de mémoire total.
Depuis, il est obsédé par les ovnis. Reporter à l'Union City Sentinel Gazette; il tente de recueillir des informations sur une probable invasion extra-terrestre.
Une BD uchronique où règne machinations, complots et fiction. Un ouvrage dans lequel notre héros aura bien du mal à dénouer le vrai du faux.
 
Avril 1952 Matt Sinkage, reporter à l'Union City Sentinel Gazette, est fiancé à Peggy Black depuis 3 ans. Leur mariage est continuellement repoussé, car sa belle-mère voit cette union d'un mauvais œil trouvant Matt trop farfelue. En effet depuis l'épisode d'Albany dont il a totalement perdu la mémoire, il ne pense plus qu'aux extra-terrestres. Un matin, il apprend aux informations que la police a retrouvé la voiture de Dick Mallet. Un détective privé qui semblerait avoir tout bonnement disparu. La veille au soir, des résidents affirment avoir vu des lumières dans le ciel. Mais l'armée de l'air réfute ses infos et affirme que les lumières observées n'étaient dues qu'à des émanations de méthane. Notre reporter pense tenir un bon article et y voit déjà des traces extra-terrestre, mais son éditeur ne veut pas en entendre parler. En pleine Guerre Froide, la couleur du danger était rouge et en cette période de paranoïa galopante, les Américains voyaient des communistes partout. Depuis sa rencontre avec la belle Gloria, la secrétaire de son voisin, un Russe du nom de Kalachnikov (qu'il suspect d'espionnage industriel), Matt en est persuadé: quelqu'un ou quelque chose est après lui. De quoi faire un article sensationnel... Mais personne ne le croit, sa famille pense qu'il est cinglé et sa fiancée ne lui fait plus confiance...
Pris dans l'engrenage d'un vaste complot, Matt Sinkage va devoir lutter autant contre des rumeurs qui détruisent sa carrière et sa réputation que contre des agents du FBI et des communistes lancés à sa poursuite.
Dans les années 50, le cinéma de science-fiction ne manquait pas de menaces qui ont été associées à une allégorie du communisme. Une influence reconnue par les auteurs. L'Invasion Silencieuse joue sur les deux tableaux en brouillant les pistes pour troubler aussi bien son protagoniste principal que le lecteur. On retrouve dans cette bande dessinée tout ce qui fait une bonne histoire conspirationniste : une atmosphère de mystères, des ennemis de toutes parts et des rebondissements qui amènent souvent plus de questions que de réponses.
Le récit concocté par Larry Hancock est riche et tire bien parti des références de l'époque (Projet blue book (sur les ovnis) et Mk Ultra (sur le contrôle de la pensée)).
Ici, notre héros est une savante association entre David Vincent (Les envahisseurs) et Dick tracy (de Chester Gould) surtout au niveau prise de choix graphique de Michael Cherkas avec un dessin stylisé en N&B, et de jolis contrastes entre l'ombre et la lumière. Ça fonctionne plutôt bien malgré quelques protagonistes secondaires qu'il est difficile d'identifier.

L'Invasion Silencieuse" est à l'origine un comic-book indépendant publié par Renegade Press en 1986 et réédité plusieurs fois depuis. Un comics annoncé SF, mais pas que ...
Une lecture prenante qui laisse beaucoup d'interrogation.
 

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