La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Rodolphe et Oriol nous livrent la conclusion de leur diptyque intitulé "l'or du temps". Une enquête palpitante mêlant alchimie, ésotérie et technologie dans un Paris de fin 19e à l'aube de l'exposition universelle.
 

Théo est toujours en proie à ses démons, cet étrange cauchemar qu'il ne connaît que trop bien lui revient encore et encore. Mais à son réveil, la réalité à quelque chose d'oppressant. Que s'est-il passé, où est-il ? Une chose est sûre, il a été frappé, son crâne palpite et son front, couvert d'un sang encore tiède, en témoigne. Il a soif et s'égosille tout en frappant de ses poings liés sur une porte close. Soudain, la porte s'ouvre et il reconnaît le jeune homme venu lui porter de l'eau et une miche de pain. C'est Jésus qui l'invite à ne pas manger trop vite et à faire attention, mais attention à quoi ?
   En fait dans le pain, était dissimulé un couteau qui lui sert à se libérer de ses liens. Le jeune homme vient sans doute de lui sauver la vie. Théo  attend patiemment le moment opportun pour s'échapper en sautant par la fenêtre de la pièce qui le retenait captif. C'est haut et l'atterrissage est rude, mais ce n'est pas le moment de s'apitoyer sur son sort, il faut partir de cet endroit au plus vite et regagner la civilisation. Malheureusement, dans sa chute, sa blessure au front s'est réouverte et son épaule le lance. Il n'en peut plus, titube et tombe inanimée. À son réveil, il est à l'hôpital autour de lui Hugo son ami, un médecin qui lui annonce la gravité de ses blessures et un gendarme venu prendre sa déposition. Cela fait 3 jours qu'il a été découvert par le Meunier de Villefranche à 3 km d'où il se trouve actuellement. Aussitôt après, Hugo le conduit chez lui à Paris afin qu'il se remette. Mais ces interrogations fusent, qui l'a kidnappé ? Pourquoi ? Et qu'a pu devenir Victoria ?... Dès le lendemain, il décide de reprendre son enquête.
   Avec ce second tome, Rodolphe conclut de belles manières son diptyque écrit à la manière d'un polar tout en finesse. Il distille les indices et les informations nous conduisant à l'illumination de manière savante. Saupoudrant son récit d'une pincée de fantastique, de robotique entrecoupé de scènes d'action mouvementées. Un album réussi dans la lignée de son prédécesseur, rehaussé par une partie graphique de haut vol, à la manière des peintres impressionnistes de cette fin de siècle. En effet, le travail d'Oriol, avec sa colorisation très vaporeuse accentue les côtés mystiques du récit, L'ancrant vraiment dans l'époque proposée par Rodolphe. Une histoire rondement menée donnant les réponses à toutes les questions soulevées dans le tome précédent et donnant une définition propre aux auteurs de ce que pourrait vraisemblablement être la transmutation alchimique et la pierre philosophale. Un album singulier qui ne laissera personne indifférent.