La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Dans un Paris post apocalyptique où règnent les fantômes des créatures marines, Bengale va tenter de rétablir l’équilibre entre Homme et Nature.
Un récit écologique rythmé et illustré avec beaucoup de sensualité par Olivier Boiscommun.
 
La mère est morte, les océans disparus, pollués par les plastiques et autres déchets humains. Les hommes, trop sûrs de leur domination, trop égoïstes aussi, ont laissé faire sans se rendre compte que leur sort était lié à celui des océans. Il faut dire qu'à Paris, on se pensait à l'abri tant la capitale française était loin des côtes. Et pourtant ! Toute l'eau a disparu et les océans se sont vengés en projetant partout de vastes et meurtrières marées fantômes. C'est dans cet univers post apocalyptique que Bengale fait la rencontre de Chrysaora. Le premier est un voyageur qui cache un lourd secret. La seconde danse avec les méduses. Ensemble, ils vont faire la rencontre d'un groupe de survivants qui joue de la musique à l'Opéra Garnier. Il y a Herman, le chef le chef d'orchestre, Albatros, l'exorciste et Jonas dont l'esprit a été siphonné par le fantôme d'une gigantesque baleine blanche hantant l'Opéra et dont seule la musique semble adoucir l'humeur. Malheureusement pour Bengale et Chrysaora, l'orchestre souhaite les sacrifier aux fantômes. Il ignore que Bengale pourrait leur être plus utile vivant que mort…

Fans de Mad max et autres mondes post apocalyptiques, vous allez être servis par La baleine blanche des mers mortes. Dès la première page, le lecteur se retrouve dans un Paris dévasté, ravagé par la chaleur. C'est là que l'on fait la rencontre de Bengale et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a la panoplie complète du héros avec son blouson noir de Punisher. Seulement, la scénariste ne se contente pas d’un univers aride, Aurélie Wellenstein imagine que les créatures marines massacrées et disparues reviennent pour se venger, sous la forme de spectres aussi majestueux que dangereux. Sans qu'on sache pourquoi, Bengale n'est en rien inquiété par ces fantômes. Ou plutôt si, on a bien une petite idée mais ça on ne se l'explique pas ! Alors qu'une marée monte, il fait la rencontre de Chrysaora dont ne comprend pas non plus pourquoi elle reste indemne. Pour terminer cette exposition, le couple est invité à rejoindre le groupe de musiciens de l'Opéra Garnier qui tente d'exorciser une gigantesque baleine. C'est l'occasion pour la scénariste de placer de nombreux rêves de Bengale et des flash-backs qui éclairent une intrigue écologique assez obscure au début. Cela donne un album rythmé qui profite du trait tout en sensualité d'Olivier Boiscommun. Le dessinateur est comme un poisson dans l'eau dans ce Paris post apocalyptique. Toutes les transformations sont possibles et les mouvements des créatures marines dans l'espace sont saisissants de réalisme. Le destinataire s'est aussi se faire coloriste avec des cieux aux teintes d'abyme tout en contraste avec des terres ocres asséchées et des fantômes aux nuances spectrales. Des personnages se dégagent  tantôt une grande douceur tantôt une force impressionnante qu'une mise en page originale et dynamique vient encore sublimer.

C’est donc un OLNI ( Objet Lisible Non Identifié) que cette Baleine blanche des mers mortes. Un album dans lequel il faut plonger sans retenue pour qu'il puisse vous rejeter meilleur car armé d'une prise de conscience écologiste.

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