La cour des miracles
Scénario : Stéphane Piatzszek
Dessin : Julien Maffre
Couleur : Laure Durancelle
Editions : Soleil
Anacréon est vieillissant et doit gérer sa succession au trône de Roi des mendiants, le titre le plus convoité dans la cour des miracles. Avec originalité, les auteurs entrainent les lecteurs dans les lieux malfamés de Paris du Moyen -âge où règnent la corruption, la violence et souvent la mort.
Sous le ciel gris de Paris, près du marché, un mendiant tente de récupérer quelques piécettes auprès des passants peu généreux en ce jour du 14 février 1667. À quelques mètres de lui, il observe un pickpocket en train de dérober la bourse d’un gentilhomme. Son instinct civique le pousse à crier « Au tireur! » et en deux temps trois mouvements, le jeune homme est arrêté par des témoins.
Alors que ces derniers et le mendiant emmènent le jeune voleur au Châtelet, ils croisent sur leur passage un groupe d’hommes armés prêt à en découdre. Le courage n’étant pas la valeur des hommes, le mendiant se retrouve seul face à cette bande de faux mousquetaires jusqu’à ce que tout le monde se mette à rire aux éclats.
Tout ceci n’était que subterfuge pour tester le jeune Jean dans le cadre de l’accession au trône du roi des gueux et ainsi succéder à son père qui n’est autre que le mendiant, Anacréon dit le grand Coësre.
Sujet pour le moins original que celui traité par Stéphane Piatzszek autour de la cour des miracles. À noter qu’au XVIIème siècle, quasiment toutes les villes possédaient sa cour des miracles. Mais loin d’être un lieu valorisant, ces endroits étaient surtout des zones de non droits, qui possédaient leurs propres règles, leur propre langue argotique et qui étaient gérées en véritable ordre hiérarchique avec le Roy des thunes au sommet celui que l’on appelait encore le grand Coësre. Dans cette cour des miracles vivaient voleurs, orphelins, prostituées, mendiants, faux estropiés, faux soldats, faux malades… Bref les laissés pour compte que la haute société ne voulaient voir.
Stéphane Piatzszek a donc confié le rôle de Roi des gueux à Anacréon. Cet homme semble avoir de nombreuses connaissances notamment en médecine. Mais il se fait vieux et son successeur légitime, le jeune Jean semble bien inexpérimenté pour pouvoir lui succéder dignement. Certes il pourra compter sur sa sœur « La marquise » qui manie aussi bien le poignard que la fourberie mais il devra également lutter contre toute cette vermine qui entoure son père.
Les auteurs vont ainsi se servir de ce premier tome pour planter le décor et les personnages (pour ceux qui survivront) et toutes les intrigues autour de la corruption et de la traitrise. Un joli sac de nœuds qu’il va falloir éclaircir dans les tomes suivants.
Un petit mot sur Julien Maffre qui semble à l’aise dans tous les domaines quelques soit le contexte historique. On reconnait facilement son coup de crayon qui apporte une énorme valeur ajoutée à cette nouvelle série.
Eric
Chroniqueur
La Bande Du 9