La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Dernier volet de la saga familiale Winczlav-Winch – Les voiles sont levés, Jean Van Hamme a régalé une fois de plus ses lecteurs à travers un scénario habile et passionné.
 
 
Post seconde guerre mondiale, la famille Winczlav vit sous le régime de Tito en Yougoslavie sous les conditions d’une politique communiste. Jovan et Aliana les grands parents de Largo Winch subissent les représailles de leur opposition au régime. Jovan malgré son statut d’instituteur est considéré comme un ennemi et sera exécuté alors qu’Aliana vient de mettre au monde Danitza, leur fille. Pendant ce temps aux Etats-Unis, Nério Winch, leur cousin, continue de faire fructifier son héritage et mettre main basse sur des entreprises pétrolières et compagnies aériennes, faire grandir son pouvoir à défaut de sa taille reste son objectif majeur.
 

Ce dernier volet sur les origines familiales du célèbre Largo Winch scelle le lien entre les branches Winczlav et Winch avec pour point de jonction l’adoption de Largo. Ce volet se  consacre à donner tous les éléments sur la vie de Nério, un homme de petite taille qui, à la fois respecte son passé, son enfance en compagnie de son frère de couleur Sid et sa famille mais parallèlement et paradoxalement n’hésite pas à mettre en place des stratégies perverses, utilisant les atouts féminins pour faire tomber ses adversaires dans des pièges afin de prendre possession de leurs richesses.
 

Au final, Jean Van Hamme, scénariste de la saga et de ses trois volets, a su construire avec cette trilogie quasiment un autre univers qui peut se lire indépendamment sans avoir besoin d’en connaître davantage sur Largo Winch. L’auteur manie habilement les passages d’une époque à l’autre, sans souci de découpage, une prouesse puisque l’histoire se déroule sur plusieurs générations. Ses personnages sont construits et charismatiques, le tout dans des ambiances où la géopolitique et l’histoire sont constamment présentes, ce qui donne au final des albums que l’on a du mal à fermer avant la lecture de la dernière page tellement le suspense est présent.
Le dessin de Berthet avec l’aide de Dominique David reste à l’image de leur talent, identifiable et payant, un dessin fluide qui ne perturbe pas le découpage et ne perd pas le lecteur.
A travers ces trois volets, les passionnés vont bien entendu être ravis de faire les liens et les nouveaux lecteurs de se plonger dans la série mère. Une belle réussite scénaristique et commerciale à l’image de ce triptyque.

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