La bande du 9 : La communaut du 9ème art

  Après un premier tome des plus réussis qui avait marqué les esprits, Merwan revient après 4 ans d'attente pour nous proposer la suite de cette merveilleuse série qu’est la mécanique céleste. Un second tome dans la lignée de son prédécesseur qui saura ravir les fans.
 

   À l'ouverture de ce tome, nous faisons la rencontre de Nour, une jeune femme issue de la communauté de la source. Cette dernière exécute un programme sur un vieil IBM avant de s'enfuir discrètement emportant une disquette et une sorte de carte mère. Puis, quelques pages plus loin, le 16 mars 2068 dans la forêt de Fontainebleau , nous retrouvons Eddy, Wallis, Juba, et Aster qui reviennent précipitamment de Fortuna afin d'enquêter sur les observations de l'état-major de Ceres concernant des activités suspectes à leurs frontières. Aster est dépité du fait que l'enquête d'Eddy les ai poussés à partir précipitamment de Fortuna, ne lui permettant pas de monter sur le podium et de récupérer sa médaille. Eddy se fâche, car pour lui, la priorité est de découvrir ce que Fortuna trafique. Et alors qu'ils font route vers Pan, il découvre une mystérieuse cité. Arrivé à ses portes, ils font la rencontre de Nour avec qui ils franchissent la porte d'entrée. Une fois à l'intérieur, ils sont accueillis par Ohm, grand ordonnateur de ce lieu que ses habitants ont baptisé "la source". La petite communauté vivant en ces lieux les invite à passer la nuit sur place leur offrant le gîte et le couvert. Dès le lendemain matin à leur réveil, ils sont pris en charge par une des habitantes de la source qui les invitent à prendre un petit-déjeuner copieux et à visiter les lieux. Cette usine à l'abandon est un sanctuaire qui aurait été construit avant l'époque du Grand effondrement. La source dispose d'une bibliothèque, d'une culture de blé, d'une forge, ... Qui ne sont pas sans laisser Eddy indifférent. La source est une communauté Pacifique régie par de nombreuses règles et qui prône la neutralité envers Fortuna et Ceres. Mais très vite des émissaires de Fortuna débarque dans l'usine, bien décidés à mettre la main sur le responsable d'un soi-disant attentat contre leur dispositif technologique (un générateur produisant l'onde p-50) et qui selon eux se serait retranché dans leur bâtiment. S'en suit alors une véritable course poursuite, une chasse à la disquette confrontant les émissaires de Fortuna à ceux de Cérès mêlant Aster et ses acolytes à ce tumulte.
   Avec la source, Merwan signe un second tome de la mécanique céleste des plus aboutis, il reprend tous les éléments qui ont fait le succès du premier tome nous offrant ainsi un récit a l'énergie et a la générosité débordante. On y retrouve des clins d'œil aux jeux de notre enfance avec un chat perché improvisé. Si le premier tome avait la particularité de se passer principalement en extérieur, ce nouvel opus se déroule principalement en huis clos. Ici, on assiste à une course-poursuite des plus rythmées dans une ancienne usine désaffectée aux côtés des personnages principaux qui avait fait le succès de cette série. Dans ce 2e tome, on continue de découvrir Aster et ses amis, mais aussi de nombreux nouveaux personnages haut en couleur et fort en conviction. Côté dessin, on peut dire que Merwan dans cet album a clairement franchi un cap graphique, c'est tout simplement somptueux, donnant à voir un dessin singulier , fourmillant de petites trouvailles et facilement identifiable. Son univers est riche et dynamique, le mouvement est maîtriser tout comme le découpage et les angles de vue qui donnent un rythme haletant à cette lecture.

On peut dire qu'avec ce mécanique céleste deuxième du nom, Merwan nous offre une suite digne de ce nom, un petit chef-d'œuvre frais, fait de magnifiques planches somptueusement colorisées, de personnages attachants et singuliers et d'un monde bien ficelé. Espérons qu'il y aura une suite à cette savoureuse histoire que j'ai dévorée avec plaisir.