La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Sur une ile isolée, dans une chambre fermée à double tour, un meurtre est commis sous le nez des plus grands auteurs de romans policiers de leur temps. Chacun à sa manière, ils vont se mettre sur la piste de l’assassin. A moins qu’ils ne se fassent doubler par un robot !
Une comédie policière absolument géniale mise en scène de main de maître par Jean Harambat.
 
Le Detection Club compte un nouveau membre. Il fait d'ailleurs figure d'exception puisque John Dickson Carr est le seul américain dans ce club d'écrivains policiers british. A peine la cérémonie d'intronisation est-elle terminée que les illustres membres du club reçoivent une invitation un peu particulière. Elle provient du milliardaire Roderick Ghyll et elle est apportée par un étrange volatile mécanique. L'excentrique homme d'affaires invite les écrivains sur son île de Cornouailles, dans la villa Briarcliff. Intrigués, les romanciers acceptent l'invitation. Une fois sur l'île, ils découvrent la raison de leur séjour : Ghyll a amélioré un robot et affirme qu’Éric (c'est son nom !) est capable de résoudre toutes les intrigues policières. Évidemment, il suscite le doute et l'indignation des écrivains. Mais lorsque, le soir venu, monsieur Ghyll meurt, défenestré, dans sa chambre fermée à double tour, tous les géniteurs des plus célèbres détectives mettent leurs petites cellules grises en ébullition afin de démasquer le coupable…

Parmi tous les auteurs de romans policiers, si Sir Arthur Conan Doyle est considéré à l'égal d'un Dieu, il est une femme qui mérite le titre de « duchesse du crime ». Elle a créé le plus célèbre belge de la littérature (à l'exception notable de Tintin) en la personne d'Hercule Poirot. Il s'agit évidemment d'Agatha Christie. En son temps, et avec quelques collègues, elle avait inventé le Detection Club, un club d'auteurs policiers qui s'amusaient à résoudre des casse-têtes ; comme il en existait plusieurs dizaines à l'époque. Ensemble, ils imaginèrent même un récit : L’Amiral flottant. C'est ce club que ressuscite Jean Harambat. Le récipiendaire du prix Goscinny 2018 imagine d'une nouvelle enquête pour les maîtres du genre. C'est ainsi qu'il place son histoire sur une île déserte de Cornouailles et il fait se dérouler un meurtre dans une chambre close. Heureusement qu'elle n'était pas jaune ! Vous l'aurez compris, Jean Harambat s'amuse à reprendre et à triturer les enquêtes policières. Les aficionados seront enchantés par les multiples références, les autres se piqueront au jeu de l'enquête. Non content de faire fonctionner nos petites cellules grises, le scénariste prend également un malin plaisir à édicter des règles inhérentes à ce genre de récit. Règles qui sont presque aussitôt dynamitées dans l'histoire. C'est bien simple, c'est joyeux et addictif ! Côté dessin, le choix est fait d'un trait quelques peu caricatural. Les personnages deviennent alors attachants autant grâce à leurs qualités qu’à leurs défauts. Les décors sont parfois réduits à leur plus simple expression, parfois extrêmement détaillés et soignés. Ils deviennent alors un élément important de compréhension et de résolution de l'intrigue. Mais là encore, tout est toujours une question de point de vue !

C'est donc une comédie policière passionnante qui nous apprend les us et coutumes du genre mais qui s’en affranchis rapidement pour notre plus grand plaisir. Une enquête policière à lire d'urgence.

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