La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Parcours d’une personne transgenre vers l’acceptation de soi et le bonheur.
 
 
 C'est le grand jour pour Léold : l'installation en solo dans un logement étudiant. C'est une rupture pour Léold, une déchirure pour sa mère. Déjà qu'elle était totalement déboussolée par les choix de "son fille". En effet, Léold ne s'est jamais senti bien dans sa peau. Née Léopoldine, elle est devenue Léo à l'âge ado avant de comprendre que ce n'était pas véritablement cela non plus. Léold est transgenre non binaire, ni complètement fille, ni complètement garçon, totalement les deux et en même temps aucun des deux. Alors, évidemment pour sa mère… Heureusement, son père et surtout son frère sont beaucoup plus ouverts. Et puis Léold peut compter sur le soutien de l'association Girofare qui aide à trouver les réponses aux questions d'identité. Et des questions, Léold s’en pose tout le temps.   Un jour, sur le palier, il croise Olivia, en délicatesse avec son petit copain. Entre les deux, la complicité est immédiate. Mais Léold reste toujours sur la réserve. Olivia peut-elle, veut-elle, comprendre qui il est. Heureusement, ensemble, ils vont chercher, et trouver, les mots justes pour vivre leur histoire…
 
Pour la plupart d'entre nous, Le seul endroit où on aimerait être est bien souvent celui où on se trouve. Oh, bien sûr en cette période de rentrée des classes, on aimerait probablement être les doigts de pied en éventail sur la plage des Seychelles. Mais là n'est pas ma question. Je m'interrogeais sur le corps qui est le nôtre : voudrions-nous être dans un corps différent ? Cette question, Léold se la pose tout le temps. Léold est né Léopoldine, il est devenu Léo avant, enfin, de comprendre qui il est réellement : elle est gender fluid. Pas tout à fait masculin, pas tout à fait féminin, ni l'un ni l'autre et les deux à la fois. A travers cet album, le lecteur suit l'acceptation, parfois difficile, de ses proches. On découvre aussi toutes les questions que Léold se pose et les transformations auquel il consent. Cette tranche de vie, Séverine Vidal la puise dans la véritable existence d'Adhe. La scénariste avait depuis longtemps envie de brosser le portrait de personnes transgenres. Il lui aura fallu 6 ans pour créer Le seul endroit. 6 ans de rencontres avec entre autres Adhe. C'est dire la véracité du cheminement, des questions pour au final réussir à trouver son équilibre et à envisager le bonheur. Originellement, le dessinateur du projet devait être Marc Majewski. Embarqué dans d'autres projets, c'est finalement Marion Cluzel qui prend en charge le dessin et la couleur. La dessinatrice apporte une grande sensibilité. Le trait se fait presque naïf et l'ensemble s'accorde à la perfection avec les propos du scénario. La colorisation est dans des teintes pastel apaisant Léold, et le lecteur, pour donner une lecture très fluide.
 
Jouant autant sur le vocabulaire que la sensibilité, Le seul endroit dresse un portrait doux amer d'une personne transgenre en conversion. Un album qui devrait être éclairer beaucoup de lanternes.

x J'aime