La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Zora a débuté son apprentissage de la magie. Au collège, elle doit toujours fait face à un groupe de filles désagréables. Mais parmi elles, Minh se rapproche de Zora et, immédiatement, les autres lui mènent la vie dure. A tel point que Zora est prête à défier les lois magiques pour lui venir en aide.
C’est toujours un bonheur que de retrouver la jeune Zora qui mêle comme personne intrigue bien ficelée, question sociale et dessins absolument magiques ! 
   
Maintenant que Zora a obtenu l'autorisation de débuter sa formation de sorcellerie, elle doit assister aux cours de sa grand-mère et de ses copines. Comme elle est la seule élève, impossible de dormir près du radiateur, au fond de la salle ! Néanmoins, il est difficile, voire impossible, d'enfermer un esprit aussi libre que celui de Zora. Parallèlement, l'apprentie sorcière suit toujours les cours au collège. Il y retrouve une autre sorcière, Olga. Elle partage le même bureau que Louis, pour qui son coeur craque. Le seul problème vient des 3M, un groupe de filles un peu pimbèches qui prend tout le monde pour des moins que rien. Mais parmi elles, il y a Minh, qui a l'air d'être différente. Alors, lorsque le prof de sciences demande la réalisation d'un exposé (sur les gastéropodes) en binôme, Minh se propose spontanément de faire équipe avec Zora .Immédiatement, les deux autres l'excluent du groupe et lui mènent la vie dure. A tel point que Zora décide de l'aider, oubliant au passage le code de loyauté des sorciers.
 
C'est toujours un grand plaisir de retrouver l'apprentie sorcière Zora. Oh, bien sûr, même s’il a maintenant plus de 20 ans, le lien de filiation avec un autre sorcier, encore plus célèbre, est une nouvelle fois évidente avec cette jolie chouette effraie sur la couverture. Mais s'arrêter à cela, c'est oublier que les Sortilèges de Zora, c'est beaucoup plus qu'un ersatz d'Harry Potter. Néanmoins, on retrouve la jeune Zora confronté à un double univers. Sur le toit d'un immeuble parisien, sous un micro climat tropical, la jeune fille a débuté son initiation de sorcière. Malheureusement, elle est à un âge où l'esprit vogue au gré des envies et cela lui cause des ennuis. Au collège, elle doit se comporter comme une « non sorcière » afin de passer inaperçue et ainsi ne pas risquer sa vie à celle des autres mages. C'est un chemin extrêmement étroit dans lequel s'est embarqué Zora. Seulement, Judith Peignen ne s'arrête pas là à cette quête de construction et d’identité. La scénariste utilise la magie pour évoquer un fléau dans les écoles actuelles : le harcèlement. Avec beaucoup de subtilité, elle montre les rouages et le fonctionnement de cette haine. Elle démontre aussi que seule la parole permet d'y mettre un terme. Par un parallèle original, elle fait le lien avec la méconnaissance de l'Autre, la haine qu'elle engendre et les persécutions. Ne vous avais-je pas dit que la petite Zora avait plus d'un tour dans son grimoire ? Côté dessin, Ariane Delrieu fait des merveilles. D'un côté, la dessinatrice adopte un trait plutôt réaliste. Les intérieurs « moldus » comme les salles de classe respirent la normalité, pour ne pas dire la banalité. D'un autre côté, l'univers magique est une explosion de couleurs, de plantes et d'objets fantastiques. Le moindre grimoire, le plus petit objet peut devenir quelque chose d'extraordinaire. Dans l'orbite de Zora, ces deux univers se télescopent et c'est absolument magique ! Un pur régal pour les yeux! Et ce quel que soit son âge ; même si la planche de stickers offerte en cadeau ravira plutôt les jeux de lectrices.
 
Un ouvrage magique, une intrigue bien construite qui mêle péripéties et question sociale, un dessin absolument magnifique, que vous faut-il d'autre pour découvrir Les Sortilèges de Zora ?

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