La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Au Louvre, la vie est dure pour les tableaux qui ne sont pas des chefs d’œuvre. Au mieux, le visiteur leur jette un regard furtif mais la plupart du temps, il passe sans les regarder.
Alors que la Révolution gronde, cinq petits tableaux hollandais voient leur notoriété exploser grâce à une BD. Seulement, ils ignorent ce qu’il leur arrive…
Un ouvrage original pour préparer une visite du Louvre hors des sentiers battus autant qu’une grande aventure.
 
Au Louvre, il y a les chefs-d’œuvre, Mona Lisa en tête, et les autres. Pour eux, le regard furtif du visiteur est ce qu'ils peuvent attendre de mieux. Un jour, un jeune garçon en sortie scolaire s’égare, il s'assied dans une grande salle, face à une série de petits tableaux hollandais, allégorie des cinq sens d'Antonie Palamedes. Ces 5 tableaux lui apportent une sorte de réconfort et pour Tobias, symbolisant l’ouïe, ce regard est un véritable honneur que lui fait le garçonnet. Un regard certes, et puis plus rien pendant 20 ans. 20 ans durant lesquels la colère gronde. Menée par Guido, l'interprète de Paris dans une œuvre classique quelque peu oubliée, les tableaux de l’ombre veulent la Révolution et tant pis si des têtes tombent. Pour Tobias et ses 4 acolytes, être au Louvre est déjà bien suffisant et ils réussissent à ramener l'ordre dans les couloirs du prestigieux musée. C'est alors qu'ils deviennent de plus en plus fréquentés, et par des gens de toutes sortes. D'abord étonnés, ils finissent par comprendre qu'ils sont devenus l'objet d'une bande dessinée et que cela risque bien de changer leur vie…

Depuis plusieurs années, les éditions Delcourt se sont associées au musée du Louvre pour donner naissance à une nouvelle collection ; de bande dessinée j'entends. L'objectif est d'attirer de nouveaux visiteurs considérant, à tort, l'art comme quelque chose de trop pompeux. Cette fois-ci, Jean Dytar, à la fois scénariste et dessinateur, décide de mettre en avant les tableaux de l'ombre. Évidemment, lorsqu'il est question du Louvre, on pense immédiatement au dernier clip de Beyoncé et Jay-Z, tourné devant la Joconde. On oublie un peu trop facilement que le musée compte la bagatelle de 35000 œuvres exposées et plus de 500 000 autres en réserve. Imaginez un peu ce que doivent ressentir ces œuvres face à des visiteurs qui ne leur accordent même pas un regard. Imaginez que ces tableaux et autres statues presque invisibles se révoltent. Imaginez enfin qu'un simple enfant, devenu adulte et dessinateur de bande dessinée, réussisse à les faire passer de l'ombre à la lumière. C'est en substance l’intrigue de cet album. Jean Dytar est également un petit gars de son époque. C'est sûrement pour cela qu'il multiplie les mises en abyme et les références actuelles. Vous ne serez donc pas surpris d'apercevoir le youtubeur Cyprien vanter les tableaux de l'ombre. C'est donc une aventure qui parlera aux jeunes comme moins jeunes. Côté dessin, Jean Dytar fait le choix d'un trait tout en rondeur. Cela apporte beaucoup de douceur à cette histoire. Le dessinateur n’en a pour autant oublié la vivacité des personnages. Qu’ils soient secondaires, comme La Joconde ou principaux, tous ont quelque chose à dire et ils le disent avec véhémence.
 

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