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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article Quand la nuit tombe - Lisou

Quand la nuit tombe - Lisou

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Quand la nuit tombe
Lisou
 
Scénario : Marion ACHARD
Dessin et couleurs : Toni GALMES
Éditions : Delcourt
 
1943, la guerre n’en finit plus de finir. Pour Lisou et sa famille, l’attente dans leur cachette iséroise est interminable. Mais un jour, les nazis viennent frapper à la porte. Lisou parvient à s’enfuir, Mylaine, sa sœur, est arrêtée.
Premier volet d’un diptyque qui raconte à deux voix le même évènement. Tout simplement bouleversant !
 

1939, alors qu’elle n’a que 6 ans, la guerre éclate, obligeant Lisou, Mylaine et leur famille à quitter la Lorraine et l’entreprise familiale. Au gré des modifications de frontières et des lois antijuives, la famille s’enfuit dans l’Indre, puis à Grenoble et enfin à quelques kilomètres de là, à Sarcenas. En 1943, après la défaite italienne, le Dauphiné passe sous occupation allemande et le piège se referme sur les Juifs qui y avaient trouvé refuge. Pour les Veil, cela prend la forme d’une petite maison perdue dans les neiges, à quelques encablures du plus proche village. Si la vie est rude pour Lisou la benjamine, la peur et l’inquiétude règnent chez ses parents et sa cadette Mylaine. Heureusement, il y a les petits bonheurs comme lorsque la fillette dessine un piano à son père ou lorsque les lettres de l’ainée Janine arrivent à la maison. Un jour d’hiver, les parents raccompagnent André, un ami proche au village lorsqu’une voiture allemande s’arrête devant la maison. Grâce au sang-froid de Mylaine, les jeunes filles réussissent à gagner du temps. Suffisamment pour que Lisou puisse s’enfuir. Mylaine, elle, est arrêtée. Débute alors une longue, une très longue séparation faite d’attente, d’espoir et de tristesse...
 
Les albums sur la 2nde Guerre mondiale et la Shoah en particulier, ont ceci de particulier que, même si on connaît tous notre Histoire, ils sont toujours douloureux et bouleversants. C’est d’autant plus le cas lorsqu’ils s’inspirent d’histoires vraies. Et tant pis si Primo Levi préférait l’imagination. C’est ainsi qu’on fait la rencontre avec Lisou, 89 ans, dans les frimas parisiens de 2022. Autour d’un café et d’une boite à souvenir, la vieille dame évoque son enfance. Bien évidemment, ce récit enchâssé met immédiatement dans l’ambiance. À travers quelques pages, elle raconte le début de la guerre, l’exode et la mise en place des premières mesures antijuives. Ce n’est qu’alors que le récit va prendre une autre tournure. On change de lieu, on change d’époque. C’est dorénavant la jeune Lisou qui prend la relève. A travers ses yeux de pré-ado (comme on dit aujourd’hui), on va suivre la famille au sein de sa cachette Iséroise : les petits bonheurs, les désespoirs. À travers les conversations dérobées, on découvre que la situation se tend. À travers les lettres, on apprend que la famille est séparée et que certains membres disparaissent. Certes, on devine un peu la pression, mais la surprise est totale lorsque les nazis débarquent. Qui a dénoncé les Veil ? Ont-ils été imprudents ? Peu importe ! Lisou réussit à s’échapper, Mylaine est arrêtée. C’est un drame pour la famille et une catastrophe pour la vie quotidienne. Il faut tout reconstruire : une nouvelle cachette, de nouveaux amis, de nouveaux papiers, de nouveaux noms. Tout ça dans l’incertitude de revoir sa sœur, un jour. Heureusement, lorsqu’on a 11 ans, il suffit de peu pour retrouver le moral et le sourire. Côté dessin, le lecteur aussi a le sourire. Avec un trait tout en rondeur, en fluidité et en spontanéité, Tony Galmés relie le fond à la forme. On vit véritablement cette aventure à travers les yeux de Lisou. Par sa variété et sa justesse, le choix des cadrages et de la mise en page apporte une candeur toute enfantine sans laisser le côté le cynisme de l’époque. La colorisation qui se fait tout en pastel et en couleur directe, apporte un supplément d’âme, une profondeur bienvenue au dessin. À noter enfin le touchant carnet bonus qui permet de tisser un lien entre la réalité et la fiction.
 
« Qui peut imaginer l’inimaginable ? » À travers cet album aussi poignant que réaliste, on comprend ce que les enfants juifs ont vécu durant la 2nde Guerre mondiale et on se dit que ce premier volet de Quand la nuit tombe trouvera tout naturellement sa place dans les bibliothèques des écoles françaises.


Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9


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